
Une quinzaine de cas de bébés malformés ont été recensés ces dernières années dans l’Ain, en Loire-Atlantique et en Bretagne. Santé publique France n’a cependant "pas identifié une exposition commune".
Des cas groupés de bébés nés sans mains, bras ou avant-bras dans trois endroits de France ont alerté les autorités sanitaires ces dernières années mais aucune cause n’a pu être mise en évidence par leurs enquêtes, ont-elles annoncé jeudi.
Plusieurs causes envisagées. Les causes avérées ou suspectées peuvent être génétiques, liées à des contraintes physiques ou dues à des substances toxiques (alimentation, environnement, voire médicaments dans le cas du thalidomide, anti-nauséeux qui avait fait naître des milliers d’enfants sans bras entre 1957 et 1962). Plusieurs facteurs entrent sans doute en ligne de compte.
L’alerte sur les cas de l’Ain avait été donnée par le principal des six registres des malformations de France, celui de Rhône-Alpes, le Remera. Cette structure, qui fonctionne sous forme associative, est menacée après que la région Auvergne-Rhône-Alpes et l’Inserm ont stoppé son financement. (...)
France souhaite créer une fédération nationale des six registres (Bretagne, Paris, Antilles, Réunion et deux en Auvergne-Rhône-Alpes) pour disposer d’une base de données commune. L’agence sanitaire souhaite aussi étendre le maillage national, avec un projet de registre en Nouvelle-Aquitaine : actuellement, seuls 19 départements et 19% des naissances sont couverts par les six registres existants.
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"C’est quand même quelque chose de rare et là il y a plusieurs enfants de la même tranche d’âge dans un même périmètre concernés, c’est troublant", témoigne Tiphaine au micro d’Europe 1. "J’ai beaucoup pleuré. A la fois parce que c’était mon premier enfant et qu’il y a tout un bagage émotionnel", confie de son côté Isabelle, médecin et mère d’une petite Charlotte, née en juin 2012 sans main gauche. "Mais aussi parce que l’enfant ne correspond pas à l’image qu’on s’en fait. La grossesse s’était parfaitement bien passée, rien n’avait été détecté à l’échographie", précise-t-elle à nos confrères de France 3 Bretagne.
"Il y a aussi une forme de culpabilité en tant que parents, parce qu’on se demande ce qu’on a fait de mal". Alors qu’une telle malformation ne se produit en France que dans deux naissances sur 10.000, là, quatre cas ont été révélés sur une centaine de naissances seulement. La probabilité d’un tel regroupement de cas dans cette seule bourgade de 11.000 âmes était quasiment nulle. "Il n’y a eu ni drogue, ni médicaments, ni d’antécédents génétiques", précise Tiphaine à notre reporter. "On habite en milieu rural, c’est vrai que l’on traverse les champs. S’il y a des facteurs dangereux pour les femmes enceintes, il faut que cela se sache, et s’il y a des produits dangereux, ils doivent être interdits", martèle-t-elle.