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Les Nouvelles News
Bas les masques
Article mis en ligne le 1er décembre 2016

Plus qu’un débat politique, c’est un jeu d’échecs idéologique qui se joue autour de l’examen, ce jeudi 1er décembre, de la proposition de loi visant à créer un “délit d’entrave numérique” à l’interruption volontaire de grossesse. Autrement dit, à forcer les sites anti-avortement qui avancent masqués à montrer leur vrai visage.

L’enjeu n’est pas secondaire. A la veille de ce débat, ivg.net, l’un de ces prétendus sites neutres, apparaissait encore en haut de page pour la requête « IVG » sur le moteur de recherche Google. Un site qui se présente comme destiné à fournir une information objective sur l’avortement, mais multiplie en fait les messages dissuasifs, visant ainsi un but précis : empêcher les femmes d’exercer un droit. Un autre, ecouteivg.org, prend également des airs institutionnels. Un troisième, afterbaiz.com, le plus récent, joue quand à lui la carte jeune.

Ces trois sites en particulier sont dans le viseur du gouvernement et des député.e.s de gauche. Mais les mouvements anti-IVG, accompagnés par les évêques de France, n’ont pas manqué de sauter sur l’occasion pour crier à la censure. (...)

Ces voix assènent ainsi que le gouvernement cherche à museler toute opinion discordante, dénoncent une atteinte à la liberté d’expression. La démocratie serait en danger ! Cet argument est tout aussi manipulateur que ces sites internets : il fait oublier que le texte de loi ne vise pas les messages d’opposition à l’IVG, mais simplement ceux qui ne jouent pas le jeu du discours transparent. Du débat démocratique, précisément. D’autres, comme le Centre Européen pour la Loi et la Justice – un nom aux airs institutionnels pour ce qui est en fait un organisme de propagande réactionnaire, et en particulier anti-IVG – ont déjà établi un solide argumentaire juridique. (...)

Et si la loi est validée, les anti-avortement saisiront la Cour européenne des droits de l’Homme dès la première condamnation. Si le but recherché par le gouvernement est de pousser ces sites trompeurs à annoncer clairement la couleur, nul doute qu’il ne s’y conformeront pas, préférant chercher le rapport de force. D’autant plus que l’élection de Donald Trump a ragaillardi les mouvements réactionnaires bien au-delà des États-Unis (...)