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Greek Crisis
Aveugle et anonyme
Article mis en ligne le 7 avril 2017

Printemps grec sournoisement délirant. Nos médias moribonds, s’efforcent de capter l’audience des mortels sur ces faits qui se prétendent politiques... mais qui ne le sont plus depuis longtemps. Les Grecs, non sans raison, n’accordent plus la moindre importance à ce que les politiciens ou les journalistes peuvent encore formuler, à l’instar de mon ami Yórgos de l’île de Chios.

(...)
“Nous n’avons pas lutté contre la domination ottomane et musulmane en Grèce laquelle a duré comme on sait plus de quatre siècles, pour nous voir imposer le repeuplement musulman de la Grèce, rien que parce que les puissances occidentales actuelles ont pratiquement détruit les pays musulmans de la zone géopolitique proche, sans d’ailleurs, vouloir recevoir ces pauvres gens en Europe”, entend-on dire un peu partout en Grèce en ce moment. Voilà pour ce qui est des... mentalités dans l’air du temps.

Au même moment, aux quartiers Sud aisés des bords de mer et la Riviera d’Athènes, une autre population musulmane (et pas uniquement), très aisée et plus confidentielle que celle des migrants paupérisés du centre-ville, s’y installe également, mais à son autre manière. Gens et surtout familles venues du Golfe Arabo-persique, d’Asie, d’Afrique et même de Turquie.

Signe des temps comme de la saison, en cet avril 2017 déjà, à moins de 30 km d’Athènes et au lac très chic de Vouliagméni, d’une eau pure entouré de falaises et à la température de l’eau à 23°c (entrée payante), des femmes issues de la classe aisée musulmane s’y baignent... en tenue, sans la moindre réprimande officielle ou officieuse de la part des autres pratiquants des lieux.

Rappelons, que la Grèce n’est d’abord pas (vraiment) un État laïc (religion officielle le Christianisme Orthodoxe), et qu’ensuite, en matière de baignade, toute tenue demeure tolérable donc autorisée (sauf celle des nudistes, certaines plages leur sont ainsi réservées). Simultanément, les agents immobiliers grecs observent cet engouement tout récent provenant d’une certaine classe aisée turque pour les biens immobiliers à Athènes, premièrement pour d’investir mais aussi dans le but de s’y installer. La tendance s’est confirmée et même accélérée depuis le putsch raté contre le Président Erdogan de l’été 2016 en Turquie. Beau monde, sa géopolitique comprise ! (...)

Il faut souligner, que cette méfiance des Grecs vis-à-vis des vagues migratoires récentes et provoquées, ne se transforme nullement (pour l’instant ?) semble-t-il en gestes de violence, à l’exception toutefois (contenue ?) des agissements des néo-nazis de l’Aube dorée... tristement célèbre.

“Nous sommes je dirais habitués, autant à cette présence des migrants, présence certes très problématique ici à Chios, ce ne sont d’ailleurs pas des conditions bien humaines celles qui leur sont réservées... Pour le reste j’ai décroché, je ne suis plus les infos, je m’occupe de mon travail car j’ai la chance d’en avoir un, je cultive mon potager, je prends la mer avec mes potes en zodiac pour pêcher, il n’y a plus que les grands événements géopolitiques qui m’intéressent et encore : les histoires entre nous et la Turquie, les élections en Europe, la Russie, les États-Unis” - me dit mon ami Yórgos - de l’île de Chios comme du denier temps présent. (...)

Printemps hellène alors sournoisement délirant, certains Grecs fréquenteront encore les tavernes dites populaires (et en réalité “branchées”) des quartiers situés sous l’Acropole à l’image du “Gentil loup”, tandis que d’autres par contre, formeront ces interminable files d’attente alors par centaines, à chaque distribution de nourriture... pour paupérisés, du jamais vu en Grèce depuis les années 1940. (...)

Les récentes (et énièmes) mesures concernant les retraites, imposeront une baisse supplémentaire qui peut aller jusqu’à 35% des pensions actuelles perçues, cette quatrième reforme depuis près d’un an, concerne plus d’un demi million de retraités, et ainsi dignement, ils étaient plusieurs milliers à manifester toute leur dignité piétinée cette semaine dans les rues d’Athènes.

Dans le même ordre d’idées comme d’étrangetés bien grecques que nos 26 millions de touristes ne discerneront probablement pas, ceux du personnel (héroïque) hospitalier restants, dénoncent (toujours cette semaine à travers la presse), la dégradation dramatique des conditions d’hospitalisation dans les établissements athéniens. Suite à la fermeture de près de la moitié des services (et lits) par exemple en psychiatrie, les malades, ceux... dont la psyché se trouverait plus mutilée que celle des autres, se trouvent en ce printemps grec 2017 entassés dans les couloirs à Evangelismós, cet établissement est parmi les plus grands hôpitaux publics d’Athènes. (...)