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Greek Crisis
Au-delà du capitalisme
Article mis en ligne le 6 mai 2019
dernière modification le 5 mai 2019

La Résurrection fut célébrée comme de coutume, puis, la fête de Saint Georges et dans la foulée, disons encore le 1er mai. Images du vieux Péloponnèse, les oliviers fleurissent, la pêche est bonne, et à part le pèlerinage, c’est une vraie fête populaire, avec musique traditionnelle et bien entendu danse. Moment festif et en même temps, celui de cette grande ouverture calendaire sur l’été grec comme celle des travaux agricoles et des périodes de pêche, intervalle qui s’achèvera autant symboliquement et en fête à la Saint Dimitri, le 26 octobre. La saison supposée bonne, les élections en plus.

Athènes, ville ainsi vidée d’une partie des habitants jusqu’au 2 mai. Le dit traditionnel défilé ouvrier du 1er mai a tout juste rempli... son cahier des charges juste pour la forme. En trois heures, entre 10h du matin et 13h00, le désormais bien petit monde des partis et des syndicats de gauche, tous co-gestionnaires des réalités systémiques, ont-ils défilé, puis occupé momentanément la Place de la Constitution avant de disparaître dans l’allégresse sur les terrasses des cafés, ainsi mêlés aux touristes du jour. Sur un mur d’Athènes alors une autre question nous ramène-telle peut-être à l’autre ordre du jour : “Où est passé l’amour ?”

Ce n’est plus visiblement ce temps des luttes... à espoir, comme durant les premières années de la Troïka. En 2019, l’essentiel du peuple s’est alors donné rendez-vous du côté des églises et des alentours, entre les tavernes et les cafés des fêtes du moment, du seul et alors unique moment. Et d’abord la fête de Saint Georges, cette année fixée aussitôt après la Pâque orthodoxe.

Musique traditionnelle de la Grèce du sud et des îles, musique populaire, ceux qui dansent, et néanmoins ceux qui aussi nombreux, n’auront fait que passer, ne pouvant pas prendre place dans les tavernes. Foule et alors tradition, ce qui en reste en tout cas. Disons, “le rapport à la culture et le modèle éthique qui permettent à l’homme de donner le meilleur de lui-même”, aussi bien comme caricature mais qui fonctionne encore. (...)

Même Bloomberg... découvre cette semaine l’étendu du désastre grec, c’est-à-dire des Grecs, lorsque leurs biens sont saisis ou bradés par milliers, et lorsque 4 millions de Grecs, autrement-dit 37% de la population doivent à l’administration fiscale, passée il faut dire sous contrôle étranger depuis les accords SYRIZA, près de 104 milliards d’euros, le pays réel et ses bons chiffres... (...)

Pays dit réel. “Beaucoup de Grecs sont épuisés et ne se battent plus pour préserver leurs biens. Les procédures devant les tribunaux grecs pouvant prendre des années, de nombreuses personnes qui étaient déterminées à protéger leurs propriétés ont vu les pressions incessantes se faire sentir, a déclaré Dimítris Anastasópoulos, avocat au Barreau d’Athènes”, rapporte l’article de Bloomberg daté du 3 mai.

Il en va de même avec le reste des biens, pour une classe moyenne pulvérisée en moins de dix ans, passant de 70% à 30% de la population. Dans cette même série, une nouvelle taxe frappe depuis mai 2019 les propriétaires des embarcations, alors toutes les embarcations à partir de 7 mètres de longueur, sans les exceptions du passé : bateaux de pêche, voiliers, bateaux et embarcations en bois traditionnels, sachant que la plupart des embarcations concernées ont une valeur marchande se situant entre 3.000€ et 18.000€. Et c’est encore un signe fort explicite, frappant à la fois la classe moyenne restante, et autant la flotte traditionnellement nombreuse en petites embarcations servant à la pêche déjà des amateurs, lorsque la Grèce et ses îles ont tout de même une longueur de côtes de 14.880 km, davantage que la Chine ou que le Royaume-Uni par exemple. (...)