Le 4 juin, une panne électrique touche un TGV reliant Paris à Perpignan. Le train va se retrouver immobilisé pendant six heures dans un tunnel de la région parisienne, suscitant un certain nombre d’interrogations. Un formateur à la conduite des trains de la SNCF a décidé de prendre la parole pour raconter l’envers du décor : « Parmi tous ceux qui sont intervenus de près ou de loin sur cet incident, je n’ai vu que des gens impliqués, déterminés avec pour seule et unique volonté : se sortir de cette situation compliquée en toute sécurité. »
Vous avez sans doute entendu parler d’un TGV pour Perpignan bloqué six heures dans un tunnel à la sortie de Paris. Six heures, ce n’est pas acceptable, mais ce n’est pas si simple que ça ! Étant intervenu pour secourir la rame en détresse, retour au cœur de l’incident.
Acte I : Jusqu’ici tout va bien
Il est 10h07 quand le TGV 9713 pour Barcelone part de la Gare de Lyon. Il a à son bord 660 personnes. A 10h17 le conducteur rentre sur la LGV. Au même moment : incident d’alimentation électrique. Plus d’électricité dans la caténaire.
Comme le prévoient les procédures de sécurité dans un tel cas, le conducteur doit s’arrêter d’urgence. Sauf que... l’entrée de la ligne à grande vitesse Paris Sud-est est située dans un tunnel qui permet de passer sous la commune de Limeil Brévannes (91). Ce tunnel en forme de cuvette possède une rampe de 35 pour mille. Ça ne paraît pas grand chose quand on est « lancé » à 160 km/h. Pour deux TGV de 865 tonnes arrêtés, c’est l’Everest. Et le TGV est arrêté en plein milieu du tunnel... dans la rampe. Bref, l’endroit le plus défavorable lors d’ un incident. Six autres TGV sont également arrêtés en pleine voie suite à cette coupure de courant.
Sur un train, tout fonctionne à l’air et l’électricité. Les freins, les suspensions, les WC mais pas que. Plus d’électricité dans la caténaire = arrêt de la production de la basse tension : éclairage, chargeurs de vos téléphones portables, mais également arrêt des compresseurs des motrices, donc plus d’air. Pas de panique ! Des batteries prennent le relais pour garantir un minimum d’éclairage dans la rame le temps de retrouver une alimentation électrique. Mais elles ne peuvent tenir qu’une vingtaine de minutes. (...)