
Comment éloigner les éléphants des cultures, qu’ils détruisent avec entrain ? En faisant appel à des abeilles. Ce n’est pas une farce. Lucy King, scientifique de l’université d’Oxford, vient d’être récompensée par le Programme des Nations unies pour l’environnement pour avoir mis au point ce procédé efficace et peu coûteux qui fonctionne maintenant depuis plusieurs années.
Dans une étude publiée en 2007 dans Current Biology, l’équipe de Lucy King a montré que plus de 90 % des éléphants sont effrayés quand ils entendent le bourdonnement des abeilles et fuient. De plus, lors de la fuite, ils émettent un grondement spécifique qui prévient leurs congénères du danger. (...)
À partir de cette découverte, l’équipe de chercheurs a mis en place un système permettant d’éloigner les éléphants des habitations et des cultures, au Kenya. Un projet pilote a donc été mis en place. Dix-sept fermes ont été entourées d’une barrière de ruches (une tous les 10 mètres, reliées deux à deux par des câbles), tandis que dix-sept autres (lot témoin) étaient encerclées par une haie de buisson classique.
Lorsque les éléphants tentaient de s’approcher des fermes protégées par les barrières de ruches, la secousse des câbles provoquait une agitation des abeilles au sein de la ruche, faisant fuir immédiatement les intrus.
(...)
Ce système a ensuite été adopté par de nombreux agriculteurs kenyans et les résultats sont spectaculaires. (...)
comme l’a affirmé Achim Steiner, secrétaire général adjoint de l’ONU et directeur exécutif du PNUE, lors de la remise de ce prix : « ses recherches soulignent que le fait de travailler avec la nature, plutôt qu’à son encontre, peut apporter à l’humanité de nombreuses solutions ».