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Au Burkina Faso, la loi d’interdiction des sacs plastiques passe mal
Article mis en ligne le 12 septembre 2013

Après la Mauritanie, le Mali et (bientôt) la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso veut bannir les sacs plastiques. Le ministère de l’Environnement a proposé deux avant-projets de loi : l’un interdisant la production, l’importation et la commercialisation d’emballages en plastique non-biodégradables, et l’autre imposant une taxe sur les produits utilisant le plastique comme moyen de conditionnement. Est-ce la meilleure solution pour lutter contre ce fléau ?

Mais ces lois, et même celles portant sur une interdiction des sacs en plastique, ont-elles effectivement permis d’enrayer le fléau des sachets noirs ? Si cela ne semble pas être le cas, c’est que bien souvent malheureusement les mesures d’interdiction ne sont pas réellement appliquées. (...)

Pire, si elles le sont, l’interdiction ne fait généralement que laisser place aux sacs dits « biodégradables » – c’est en tout cas ce que le projet de loi burkinabè suggère en voulant interdire « les sacs et emballages plastique non-biodégradables »… Or ceux-là, pour la grande majorité, ne changent (presque) pas la donne. Car « biodégradable » ne signifie pas nécessairement « organique ». Donc, contrairement à ce que le fameux préfixe « bio » – utilisé à tout-va de nos jours – suggère, un sac plastique « biodégradable » n’est généralement pas produit à partir de plantes ou autres matières organiques, mais bien de polyéthylène (généralement d’origine pétrolière), comme tout autre sac plastique.

Ce n’est qu’un additif qui le différencie du reste : souvent chimique, lui aussi, il permet une dégradation par oxydation. Et bien qu’elle soit plus rapide, certes, que le processus normal de dégradation d’un sachet plastique « non-biodégradable » – qui prend pour sa part plusieurs centaines d’années – on a tendance à oublier que cela ne se fera pas non plus en l’espace de quelques jours seulement...

Ce sont effectivement encore quelques années qu’il faut réellement au sac plastique « biodégradable » pour se désintégrer totalement, lui laissant ainsi tout le temps de nuire (presque) autant à l’environnement qu’un autre. (...)

Néanmoins, avant de changer les normes d’emballage (internationales), il est déjà une pratique simple pour limiter les méfaits du fléau plastique sur notre environnement : promouvoir l’utilisation de sacs organiques, surtout réutilisables, de paniers ou de cabas, pour au moins restreindre l’usage des sachets en plastique dans le commerce.

En outre, pour les sacs et autres emballages plastique que l’on se voit « forcés » d’utiliser, la meilleure solution (entre-temps) n’est-elle pas simplement de ne plus abandonner ces déchets dans le paysage ? Il serait là facile de s’en prendre uniquement à la responsabilité d’un tout à chacun. Or, plutôt que de contourner le problème avec des mesures, voulues grandes mais qui n’auront probablement que très peu d’impact, ne vaut-il pas mieux s’attaquer à sa source – à savoir la gestion des déchets ?