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Attention à ces publications affirmant que la vaccination anti-Covid pourrait causer des infections au VIH
Article mis en ligne le 5 novembre 2021

Depuis le lancement de la vaccination anti-Covid, plusieurs publications soutiennent que les injections utilisées en France pourraient "provoquer une infection au VIH", en s’appuyant sur une lettre publiée en octobre 2020 dans la revue scientifique The Lancet. Mais les chercheurs à l’origine de ce courrier mettaient en garde contre l’utilisation d’un type spécifique de vaccin à adénovirus, en citant des travaux qu’ils avaient conduits montrant que ces vaccins pourraient théoriquement accroître le risque d’infection pour des personnes exposées au VIH, comme a expliqué à l’AFP l’une de ses auteurs. Or, à ce jour, aucun vaccin contre le Covid de ce type n’est autorisé en France.

"Des chercheurs préviennent que les vaccins Covid-19 peuvent provoquer une infection par le VIH (SIDA)", avancent ces publications, qui circulent depuis le mois d’octobre 2020 sur Facebook

Silvano Trotta, l’une des figures de la sphère complotiste en France, a également relayé ce même message sur Twitter, avant d’être banni du réseau social pour avoir diffusé de fausses informations à plusieurs reprises. (...)

Un an plus tard, l’affirmation selon laquelle les vaccins anti-Covid pourraient provoquer le développement d’un "syndrome d’immunodéficience acquise" continue de circuler dans des publications virales, qui prétendent que des données publiées par les autorités sanitaires anglaises en auraient apporté la preuve. Cette allégation, notamment reprise par le président brésilien Jair Bolsonaro, est pourtant fausse, comme l’a vérifié l’AFP dans cet article. (...)

D’où vient cette rumeur ?

Les inquiétudes autour de la vaccination anti-Covid et du sida qui ont commencé à circuler en octobre 2020 se sont répandues après la publication d’une lettre dans la revue scientifique The Lancet.

Dans ce courrier, quatre scientifiques se sont inquiétés du fait que certains vaccins contre le Covid-19 utilisent, afin de provoquer une réponse immunitaire contre le Sars-CoV-2, une méthode pouvant augmenter les risques d’infection au Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH), rétrovirus infectant l’humain et responsable du syndrome d’immunodéficience acquise (sida). (...)

Tandis que les produits de Pfizer/BioNTech ou Moderna s’appuient sur la technologie de l’ARN messager, d’autres comme AstraZeneca, Johnson & Johnson ou Spoutnik V sont des vaccins dits à "vecteur viral ou recombinants". Dans ce cas, ils prennent comme support un type de virus courant, appelé adénovirus, modifié pour être rendu inoffensif et transporter des informations génétiques permettant à l’organisme de combattre le virus visé. (...)

Dans la lettre envoyée au Lancet, les chercheurs s’inquiètent qu’un certain type d’adénovirus, dit de "type 5," soit utilisé pour la vaccination anti-Covid, en s’appuyant sur des travaux qu’ils avaient réalisés en 2007, lorsque le géant pharmaceutique Merck cherchait à développer un vaccin anti-VIH en utilisant un adénovirus de type 5, qui semblait alors augmenter le risque d’infection. (...)

La chercheuse a cependant bien précisé que les inquiétudes ne portaient que sur ce type bien spécifique de vaccin :"Notre recommandation ne s’applique qu’aux vaccins Ad5 (tels que Spoutnik V et CanSinoBio), et ce n’est qu’un risque théorique (...)

Or, en France, les vaccins russe Spoutnik V et chinois CanSino utilisant ces adénovirus de type 5 ne sont pas utilisés, car ils n’ont pas été autorisés par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) ni par l’Agence européenne des médicaments (AEM).