
(...) Le système politique s’effondre, déjà aux yeux et aux consciences encore humaines du pays réel, sauf qu’il n’est pas remplacé. Par contre, les réalités et autres évidences du pays sont pour leur part bel et bien remplacées. Ainsi, la presse du jour fait également ses titres sur l’Airbnbisation galopante. “Les acquéreurs, Russes, Israéliens, Chinois, Libanais et autres, achètent même nos immeubles entiers pour les transformer aussitôt en... buildings Airbnb exclusifs.” La ville d’Athènes est ainsi sillonnée par ces véhicules neuf places appartenant aux agences immobilières, souvent étrangères. L’autre jour, des acquéreurs potentiels venus de Chine, ils ont été déposés de la sorte dans le quartier de l’Académie. Aristote... appréciera.
Entre le “Programme de réhabilitation du centre historique” ainsi que le Redémarrage dit économique, c’est certes la fuite en avant... sauf qu’elle se réalise pratiquement sans les habitants du pays, voire, en majorité contre eux. D’après la presse grecque, près de 60% des appartements Airbnbiens en Grèce appartiennent aux investisseurs étrangers. Les nationaux ou sinon les forces vives de la nation d’après notre... dialecte européen des temps visiblement très anciens, n’ont qu’à aller voir ailleurs, ailleurs... ou dans l’au-delà. (...)
Ainsi va la vie et... la mort, pays ainsi refait à neuf, les mourants, 70% de la population dans de difficultés, 30% restant qui s’en sort et qui consomme, les touristes et les nouveaux habitants en plus. (...)
Sous le lustre de la normalité donc, la mutation et souvent la mutilation dominent alors corps et âmes. Les Grecs ne réagissent plus de manière endurante, et lorsqu’ils le font pacifiquement, près de 600.000 manifestants contre l’accord macédonien de Tsípras à Athènes le 20 janvier dernier, eh bien, ils sont totalement ignorés par le para-pouvoir. Notons-le, même si par exemple et sur cette question macédonienne, tous les sondages indiquent que les Grecs lui sont opposés à près de 75%. Le fardeau est lourd, l’histoire se rallonge depuis près de neuf ans, l’écœurement se transforme ainsi en cette haine méticuleusement stockée dans les batteries potentielles du futur, mais alors jusqu’à quand ? (...)
Nos jeunes s’apparentent de plus en plus à ces “déchets” économiques et sociaux fabriqués en série par ce système de l’obsolescence de l’Homme voulue et ordonnée. “Déchets” donc... avant même qu’ils ne soient passés par le stade de la... “masse” exploitable et corvéable à souhait. Marx se trouverait de ce fait dépassé on dirait. (...)