Lors de l’ouverture de la 74e Assemblée générale des Nations Unies, Emmanuel Macron a dénoncé les discours creux sur le climat et invité les responsables politiques à faire preuve de courage.
« Du courage, c’est exactement ce que nous demandons à Emmanuel Macron. Le courage, ce serait de mettre enfin en place une taxation du kérosène des avions dans le budget 2020. Le courage, ce serait de revenir sur l’autorisation d’exploitation de la bioraffinerie de Total à la Mède, qui contribue à la destruction de la forêt tropicale indonésienne par ses importations massives d’huile de palme », explique Clément Sénéchal, chargé de campagne Climat à Greenpeace France.
Dans son discours devant les chefs d’Etats, le Président français s’est livré à une critique virulente de nombreux aspects du capitalisme, des traités de libre-échange incompatibles avec l’urgence climatique aux importations génératrices de déforestation. « Greenpeace salue la radicalité rhétorique d’Emmanuel Macron. Signifie-t-elle qu’il va réguler les activités de Total, qui double aujourd’hui les dividendes de ses actionnaires après avoir accumulé plus de 11 milliards d’euros de profit en 2018 sur l’exploitation des énergies fossiles ? Va-t-il renoncer au CETA, un accord qui permet au Canada d’exporter plus de pétrole sale vers l’Union européenne, et qui place les intérêts des multinationales au-dessus des décisions politiques via les tribunaux d’arbitrage ? », interroge Clément Sénéchal.
Emmanuel Macron s’est également réaffirmé comme fervent soutien du multilatéralisme, notamment pour avancer dans la lutte contre le changement climatique, tout en mettant en avant les One Planet Summit. Or ces forums précisément affaiblissent les négociations climatiques entre Etats en élaborant une diplomatie parallèle sans lisibilité ni suivi efficace, qui atténue la responsabilité politique en valorisant les engagements non-contraignants d’acteurs privés.
Alors qu’un rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) sur les océans doit sortir demain, Emmanuel Macron brandit à nouveau la limitation de la vitesse des bateaux comme premier succès pour la préservation des océans. Là encore, le courage demanderait plutôt que la France s’engage pleinement pour tirer vers le haut les négociations actuellement en cours autour d’un traité de la Haute mer. Cela n’a pas été le cas jusqu’à présent. (..)
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