
Il y a quelque chose de pourri au Royaume de la BnF. Le Bon Roi (et président) Bruno Racine a décidé de faire numériser quelque 20.000 livres et 70.000 vinyles, tous entrés dans le domaine public. Profitant des largesses du Grand Emprunt, autrement dit, de l’argent public prêté pour des projets innovants, la BnF, par sa filiale BnF Partenariat, va numériser, en partenariat avec des sociétés privées. Pour ensuite revendre les oeuvres numérisées. A qui ? C’est bien là toute la question...
Les enseignants chercheurs, ainsi que l’a récemment confirmé Bruno Racine, sont le coeur de cible de cette numérisation d’oeuvres anciennes. C’est donc que l’on souhaite leur donner accès à une base de données numérisée, et s’ils ne peuvent se déplacer directement à la BnF, il reviendra aux bibliothèques universitaires d’acheter l’accès à cette base de données. Pour Mathieu Perona, auteur d’une thèse sur l’économie de la culture, on s’apprête donc à marcher sur la tête - sans les mains, et bientôt sans les dents.
Le contribuable paiera les pots numérisés, deux fois
« L’État va donc payer pour une prestation privée, afin de financer, dans le cadre du Grand Emprunt, un travail qui va être remboursé directement par de l’argent public », analyse-t-il. « Nous sommes loin de la saine gestion préconisée, qui recommande pour tout objectif donné de tenter de minimiser les coûts au maximum. Ici, Entre l’État qui verse de l’argent du grand emprunt et BnF Partenariat qui reçoit ce prêt, on trouve un intermédiaire privé. » (...)