
L’affaire Uramin n’est peut être pas finie. Tandis que tout le monde s’interroge depuis plus d’un an sur les raisons qui ont poussé Areva et sa patronne d’alors, Anne Lauvergeon, à surpayer en 2007 trois mines d’uranium en Afrique, le quotidien sud africain Mail & Guardian donne une nouvelle version de l’histoire. Au terme d’une longue enquête très documentée, le journal affirme qu’Areva a sciemment payé « trop » cher afin de s’assurer du soutien d’hommes clés autour du président de la république de l’époque Thabo Mbeki. Le but : gagner le méga appel d’offres nucléaire en cours. Areva se battait alors farouchement contre Toshiba-Westinghouse pour vendre 2 EPR à Pretoria (3.500 MW) tandis que des réacteurs supplémentaires, allant jusqu’à 20.000 MW, étaient évoqués.
(...) Si l’histoire est vraie - toutes les personnes incriminées démentent dans l’article - Areva aura décidemment fait une double mauvaise affaire puisque l’appel d’offres a été suspendue fin 2008, deux mois après le débarquement de Thabo Mbeki et d’une partie de son gouvernement. Le très actif lobbying d’Areva en Afrique du Sud et le soutien sans faille fourni par le gouvernement français dans cette bataille commerciale sont, eux, une réalité non démentie. (...)