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Areva a mauvaise mine, selon des ONG
Article mis en ligne le 30 août 2012
dernière modification le 28 août 2012

Areva va bientôt débuter l’exploitation d’une nouvelle mine d’uranium au Niger. Une activité sans risque pour les hommes ni pour l’environnement, assure l’entreprise. Ce que contestent vivement les ONG, qui s’inquiètent.

Le nucléaire français a encore de l’avenir. Areva, leader mondial de l’énergie nucléaire, doit en effet débuter fin 2014 l’exploitation d’une troisième mine d’uranium au Niger, sur le site d’Imouraren, dans le nord du pays.

Le gisement, de 8 km de long sur 2,5 km de large, contient une grande quantité de cet élément radioactif naturel. Areva va en extraire 5 000 tonnes par an sur au moins 35 ans, pour alimenter les centrales françaises notamment. Mais le gisement étant situé entre 110 et 170 mètres de profondeur, il va falloir extraire 3,8 milliards de tonnes de roches (!) pour atteindre le précieux élément. Le paysage désertique va vite voir pousser sur 200 km 2 – l’étendue du site industriel – des collines de roches...
Une mine qui donne soif aux bêtes

Une fois le précieux élément extrait, il va encore falloir utiliser beaucoup d’eau et de produits chimiques afin de le séparer de la roche. On ne devrait en effet trouver en moyenne que 800 grammes d’uranium par tonne de roche extraite.

Dans ces conditions, la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (Criirad), et l’association nigérienne, Aghir in man, s’inquiètent. Lors d’un point presse tenu à Valence mercredi, elles ont dénoncé « l’assèchement et la contamination des ressources en eau » et « la disparition des espaces pastoraux sur des centaines de kilomètres carrés » qui vont découler de l’exploitation de la mine. (...)

l’eau, dans la région, est une ressource rare. Le fait qu’Areva pompe le liquide « dans une nappe fossile, qui se renouvelle à un rythme millénaire, va provoquer son assèchement rapide et être catastrophique pour l’agropastoralisme, qui pèse dans le PIB nigérien deux fois plus que l’exploitation de l’uranium », avance de son côté Raphaël Granvaud, membre de l’ONG Survie qui a publié en février 2012 « Areva en Afrique. Une face cachée du nucléaire français » (éditions Agone). (...)

Autre inquiétude : les collines de roches qui vont progressivement s’élever en raison de l’extraction des milliards de tonnes de roches, qu’elles soient dites « stériles », car de faible teneur en uranium, ou traitées pour en extraire l’élément radioactif, vont être source de pollution de l’air et des sols. C’est du moins ce qu’estime la Criirad, en se basant sur des études réalisées en 2010 avec Greenpeace International sur les sites des mines de Somaïr et Cominak, également exploitées par Areva dans la région d’Arlit, à 80 km d’Imouraren.
(...)

Et Raphaël Granvaud, de Survie, d’ajouter que le nombre de personnes atteintes d’affections pulmonaires est, dans la zone des mines d’uranium, « deux fois supérieur au reste du pays ». Face à cette guerre des chiffres et des arguments, l’Etat nigérien, lui, se range du côté d’Areva. L’entreprise française est en effet le premier employeur privé du pays, et son principal partenaire industriel depuis 40 ans. De plus, grâce à Imouraren, qui sera la plus importante mine d’uranium à ciel ouvert d’Afrique de l’Ouest et la deuxième au monde, le Niger se placera au deuxième rang mondial des pays producteurs d’uranium, en doublant sa production actuelle. De quoi fermer les yeux...