
Les déversements pétroliers dans des régions précieuses du globe ne sont plus une menace. C’est une réalité.
En Russie, ce sont chaque année 6 milliards de litres de pétrole fuient à terre, soit l’équivalent d’un “Deepwater Horizon” tous les 2 mois. De ces 6 milliards de litres s’échappent chaque année 600 millions de litres de pétrole qui se déversent dans l’océan Arctique.
Et depuis le 26 mai, le pétrole a commencé à couler le long de la rivière Kolva, vers le sud, à travers le territoire autochtone des Komis au nord de la Russie. Depuis une semaine, le pétrole s’accumule dans la rivière et sur ses berges sans que la compagnie responsable, Rusvietpetro ne réagisse. (...)
Aucune annonce n’a été faite aux résidents concernant les opérations de nettoyage, ni aux investisseurs pour les informer qu’un déversement est en train d’avoir lieu. Quant aux médias, ils restent muets sur la question.
Greenpeace Russie a obtenu des photos de militants du regroupement Save the Pechora Committee, une organisation qui se trouve sur le terrain en ce moment afin de documenter la situation et le fait que les résidents se retrouvent forcés à nettoyer par eux-mêmes. Ils n’ont aucune idée du nombre de baril déversé jusqu’à présent dans les cours d’eau, mais à en juger par le nombre de barils déjà collectés par les habitants et le pétrole qui reste sur les rives, ils estiment que 100 tonnes ou 730 barils se sont déversés.
Depuis le 26 mai, les populations locales respirent des vapeurs d’essence nocives 24 heures par jour. (...)
Si Rusvietpetro et les autorités russes n’ont pas la possibilité ou refusent de traiter cet accident, il est effrayant d’imaginer comment ils comptent faire face à un déversement dans l’Arctique russe, à des centaines de kilomètres de toute installation de secours et dans des conditions au combien plus dangereuses en raison des glaces et des tempêtes arctiques. (...)
Dites à Harper de mettre son agenda pétrolier de côté et de sauver l’Arctique. : En mai 2013, le Canada prend la relève à la présidence du Conseil de l’Arctique, un forum international originalement mis en place pour assurer la santé et le développement soutenable de la région arctique. Cela signifie que pour les deux prochaines années, le gouvernement Harper définira l’agenda de ce forum - ce même gouvernement qui, depuis qu’il a été élu majoritaire, vide systématiquement de toute substance les lois de protection environnementale, cible les organismes de bienfaisance qui osent s’exprimer un peu trop fort et musèle les scientifiques afin de mieux servir les intérêts de l’industrie pétrolière et des sables bitumineux.
Le Canada prend ainsi la tête du Conseil de l’Arctique au moment même où les compagnies pétrolières se déplacent vers le nord dans les eaux périlleuses de l’Arctique, tirant profit du fait que le réchauffement climatique permet maintenant d’y accéder. (...)