
Dans un rapport publié jeudi, l’ONG Reclaim Finance dénonce les règles floues, à géométrie variable ou insuffisantes édictées par les quelque 120 banques qui financent les nouveaux forages dans le Grand Nord.
C’est un territoire unique et fragile, qui abrite des joyaux de biodiversité et contribue à réguler le climat de la planète entière. Mais aussi une zone hostile, aux conditions climatiques extrêmes, qui rendent toute activité économique des plus périlleuses. En dépit de ces limites, l’Arctique est désormais une terre de forage : on y dénombre 599 champs pétroliers et gaziers, en production, en développement ou découverts.
Plus inquiétant, leur production devrait augmenter dans les prochaines années, portée par le soutien financier des banques, des investisseurs et des assureurs. Une hausse également permise par des règles floues, à géométrie variable ou insuffisantes, édictées par ces acteurs financiers pour préserver la région. Ces chiffres et ces projections inédits dévoilent l’ampleur de l’expansion de l’industrie pétrogazière dans le Grand Nord. Ils sont révélés dans un rapport de l’ONG Reclaim Finance, publié jeudi 23 septembre et auquel Le Monde a eu accès. (...)
Près de 600 sites recensés
Parmi les 599 sites recensés, plus d’un tiers (222) sont d’ores et déjà en production (...)
Le problème, c’est que cette industrie, si elle ne représente qu’une fraction de la production mondiale (7,6 %), s’étend en Arctique : 39 gisements sont en développement ou en évaluation (dont plus de la moitié offshore) et pourraient être opérationnels à court terme, s’ils reçoivent un soutien financier. La production dans la région devrait augmenter de 20 % d’ici à 2026, selon les données de Rystad Energy. Quant aux 338 autres sites découverts, s’ils venaient à entrer en service, ils entraîneraient une hausse de la production de 30 % d’ici à 2030. Dans ce cas, l’Arctique représenterait 15 % de la croissance de la production de pétrole et de gaz prévue dans le monde d’ici à cette date. (...)
Une hausse également permise par des règles floues ou insuffisantes édictées par ces acteurs financiers pour préserver la région. Ils n'utilisent pas la même définition de l'Arctique, ne financent pas les projets mais les entreprises, ont des seuils d'exclusion trop faibles
— Audrey Garric (@audreygarric) September 23, 2021
Une hausse également permise par des règles floues ou insuffisantes édictées par ces acteurs financiers pour préserver la région. Ils n'utilisent pas la même définition de l'Arctique, ne financent pas les projets mais les entreprises, ont des seuils d'exclusion trop faibles
— Audrey Garric (@audreygarric) September 23, 2021
Le Comité Scientifique de l'Observatoire de la Place sur la #financedurable a publié hier ses reco. sur le financement de la #transition de l'industrie oil&gas ⛽ Fière d'avoir co-écrit ce rapport & de l'aboutissement de 6 mois de travaux, de recherche et d'auditions !
Détails 👇 https://t.co/I0T83T5kM0 pic.twitter.com/gVrQ7QL1d7— Charlotte Gardes (@Charlotte_Grds) September 23, 2021