Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Le Monde
Après des incidents lors des manifestations en Libye, le ministre de l’intérieur suspendu
Article mis en ligne le 29 août 2020

Fathi Bachagha devra répondre à une « enquête administrative » sur « les autorisations et les permis délivrés » aux manifestants, mais aussi sur « les violations commises ».

Le chef du gouvernement d’accord national (GAN), Faïez Sarraj, a décidé, vendredi 28 août, de suspendre provisoirement le ministre de l’intérieur, Fathi Bachagha, après les incidents survenus lors de manifestations pacifiques à Tripoli la semaine dernière, où plusieurs manifestants ont été blessés. (...)

Rapidement, le ministre a « pris acte » de la décision de Faïez Sarraj, se disant prêt à se soumettre à une enquête, selon un communiqué publié sur la page Facebook du ministère de l’intérieur. M. Bachagha a, cependant, demandé à ce que son audition soit « publique et retransmise en directe » par les médias pour qu’il puisse « exposer les faits » aux Libyens, par souci de « transparence et des principes démocratiques ».

Il s’est dit prêt à rendre compte des « positions et des communiqués » sur les incidents pendant les manifestations, mais également de sa « contestation des mesures de sécurité mises en place par des groupes armés qui ne dépendent pas du ministère de l’intérieur » et qui ont porté atteinte à la « dignité » et aux « droits » des Libyens en les « réprimant, terrorisant, et censurant ».
Des balles perdues et des enlèvements

Des centaines de Libyens ont manifesté cette semaine pendant plusieurs jours à Tripoli, siège du GAN – reconnu par l’ONU et qui s’oppose au maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’Est –, contre la corruption et la détérioration de leurs conditions de vie.

Dès dimanche, des hommes armés ont tiré à balles réelles pour disperser les manifestants, blessant plusieurs d’entre eux alors que d’autres ont été arrêtés. Ces incidents se sont répétés lundi et mercredi. (...)

Le ministre a accusé ces groupes armés d’avoir « enlevé et séquestré » des manifestants pacifiques, les menaçant de « recourir à la force pour protéger les civils ».

Selon l’ONG Amnesty International, au moins six personnes ont été enlevées dans un quartier de Tripoli tenu par une milice opérant sous l’autorité du ministère de l’intérieur du GAN, et d’autres blessées par des tirs à balles réelles.