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collectif des associations citoyennes
Appel pour une économie sociale et solidaire réellement démocratique
Comité National de Liaison des Régies de Quartier (CNLRQ), MINGA, le Collectif des associations citoyennes.
Article mis en ligne le 11 mai 2012
dernière modification le 8 mai 2012

La démocratie est aujourd’hui menacée par deux évolutions majeures et imbriquées.

 D’abord, le pouvoir économique semble de plus en plus éloigné de tout contrôle citoyen et la concentration à laquelle il est parvenu lui permet de peser sur la politique des Etats.

 Ensuite, les choix économiques apparaissent accaparés par des experts partisans d’une société de marché, c’est-à-dire considérant que les mécanismes marchands ont une validité dans tous les domaines de la vie sociale. Les conséquences concrètes sont de plus en plus constatables : les dépendances aux marchés financiers affectent les pays quand leurs monnaies sont attaquées, la directive européenne sur les services est transposée sans débat parlementaire, les règles régissant les services publics et associatifs entendent s’aligner sur celles des entreprises privées, selon les préconisations du « New Public Management ». (...)

Ces bouleversements accréditent l’idée de lois économiques et accentuent la défiance vis-à-vis d’une démocratie perçue comme impuissante face à celles-ci. Cette tendance catastrophiste ne peut être contrecarrée que par une mobilisation de la société. Cette dernière, pour réussir, doit s’appuyer sur la multiplicité des engagements sociétaux, en particulier associatifs, et faciliter leurs rapprochements pour redonner confiance en la démocratie. Responsables associatifs, élus et partenaires sociaux peuvent toutefois inverser la tendance, s’ils clarifient leurs contributions respectives à l’intérêt général. La confusion des genres est une stratégie contre laquelle il faut lutter.
(...)

L’introduction de la concurrence dans le social serait le gage de sa modernisation, transformant les pauvres en marché rentable, donc « efficacement géré ». Dans une telle logique de marchandisation, ces derniers seraient enfermés dans un rôle supplétif de supplément d’âme et incapables de s’attaquer aux causes des inégalités sociales, des dégradations environnementales ou des atteintes à la diversité culturelle.

A titre d’illustration, deux propositions récentes – parmi toute une série de préconisations d’inspiration libérale – doivent être combattues par l’ensemble des acteurs de l’ESS. (...)

le projet de création d’un organisme de certification normative dans le champ de l’Economie Sociale et Solidaire doit également être combattu avec la plus grande fermeté. (...)

Cette volonté de certification du champ de l’Economie Sociale et Solidaire, au nom d’une efficacité et d’une utilité contestables, vise en réalité à transformer les acteurs du secteur en opérateurs dociles. Plus généralement, cette initiative contribue à la remise en cause du statut des sociétés de personne et à l’instauration de pratiques sociales normées contraires à l’esprit même qui fonde l’ESS. (...)

Les acteurs de l’ESS doivent revendiquer qu’ils témoignent d’une autre façon d’entreprendre mais aussi qu’ils ont une fonction politique.
(...)
Cependant, cette mobilisation que nous appelons de nos vœux ne peut guère déboucher sur un changement démocratique si n’émerge pas conjointement une nouvelle étape des politiques publiques.
(...)

la RGPP doit être abandonnée et faire place à une Révision Démocratique des Politiques Publiques. (...)

Il est décisif, et nous le constatons encore bien heureusement, que les responsables publics dépassent ces tentations tutélaires et considèrent les acteurs de l’ESS comme des interlocuteurs à part entière qui contribuent à l’apprentissage démocratique. Les deux parties prenantes doivent dénoncer et refuser les logiques de prestataires de services. Il en va de la capacité des acteurs de l’ESS à innover, à inventer de nouveaux processus démocratiques et à être force de propositions alternatives aux logiques de marchandisation.que cet objectif commun devienne désormais prioritaire. (...)

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