
Cinquante ans après les événements du 17 octobre 1961, l’État français n’a toujours pas reconnu sa responsabilité. Des milliers de manifestants furent « arrêtés, emprisonnés, torturés ou, pour nombre d’entre eux, refoulés en Algérie ». Des associations, syndicats et partis politiques demandent la reconnaissance de ce « crime d’État », et la liberté d’accès aux archives. Ils réclament justice et vérité : « On ne construit pas la démocratie sur des mensonges et des occultations ».
(...) Pour être fidèles à leur mission scientifique, les historiens ont besoin de pouvoir accéder librement aux archives, échapper aux contrôles des pouvoirs ou des groupes de pression et travailler ensemble, avec leurs homologue des deux rives de la Méditerranée. La vérité doit être dite sur l’organisation criminelle de l’OAS que certains, au sein même du parti du Président de la République, cherchent à réhabiliter. Ce n’est qu’à ce prix que pourra disparaître la séquelle la plus grave de la guerre d’Algérie, à savoir le racisme dont sont victimes aujourd’hui nombre de citoyens ou de ressortissants d’origine maghrébine ou des anciennes colonies, y compris sous la forme de violences policières récurrentes, parfois meurtrières.
On ne construit pas la démocratie sur des mensonges et des occultations. (...)