
Dans son livre Alzheimer le grand leurre, Olivier Saint-Jean, professeur de gériatrie, explique pourquoi il ne devrait pas y avoir d’explosion du nombre de cas d’Alzheimer. Il s’appuie sur des études récentes qui contredisent l’idée d’une vaste épidémie à venir.
Sur son site, The Conversation publie un extrait du livre Alzheimer le grand leurre, d’Olivier Saint-Jean, dans lequel il est question de la diminution de l’incidence de la maladie d’Alzheimer dans différents pays. Plusieurs recherches récentes semblent confirmer cette tendance à la baisse : l’épidémie annoncée ne devrait pas avoir lieu.
Le médecin va même plus loin : pour lui « cette évolution à la baisse renforce la piste selon laquelle Alzheimer n’est rien d’autre qu’une médicalisation du phénomène naturel de vieillissement cérébral ».
Ainsi, aux États-Unis, les derniers résultats portant sur la cohorte Framingham sont parus en 2016 dans New England Journal of Medicine.
Cette étude a débuté en 1948 dans la ville du Massachusetts qui lui a donné son nom ; les scientifiques étudient la troisième génération de participants. La cohorte Framingham a permis de mettre en évidence des facteurs de risque cardiovasculaire, comme l’hypertension, le diabète ou le tabagisme.(...)
En moyenne, depuis les années 1980, les auteurs ont constaté une diminution de 20 % de l’incidence des démences à chaque décennie.
La stimulation intellectuelle repousse les symptômes de démence
Plusieurs facteurs expliquent la baisse de l’incidence des démences au cours des dernières décennies : l’élévation du niveau d’éducation, la baisse de l’incidence des maladies cardiovasculaires (et donc des AVC qui contribuent aux démences), l’amélioration de la prise en charge des personnes âgées... Si le nombre de cas augmente quand même, ce serait essentiellement à cause du vieillissement de la population, à savoir l’augmentation du nombre de personnes âgées, et non en raison d’une augmentation du risque pour une tranche d’âge donnée. (...)
Il cite une étude réalisée sur des religieux américains qui montre qu’avec le même niveau de lésions cérébrales une personne peut être démente et une autre tout à fait normale ! Le vieillissement du cerveau est inévitable, mais de bonnes capacités intellectuelles compenseraient le déclin cognitif : ces compensations illustrent le phénomène de « réserve cognitive ».
En conséquence, le professeur de gériatrie conseille aux personnes âgées de maintenir une vie sociale active, mais aussi de pratiquer une activité physique pour se prémunir du risque de démence.