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Chroniques du Yeti
Allemagne : une coalition que Goldman Sachs appelle de ses vœux
Article mis en ligne le 25 septembre 2013

Marrant, c’est la gauche qui a remporté les élections allemandes. Faites les comptes et vous verrez que les socialistes du SPD, les “gauchistes” de Die Linke et les Verts allemands disposent ensemble d’une majorité de députés au Bundestag.

Mais, eh non, c’est Angela Merkel qui va gouverner.

Avec l’aide du SPD qui ne veut pas entendre parler d’entente avec la gauche de sa gauche.

On appelle ça une coalition. Comme en Grèce où la droite conservatrice gouverne avec ce qui reste du Pasok socialiste. C’est à la mode, les coalitions.

Vous allez voir que ça va nous arriver en France : une coalition UMP-PS, avec quelques satellites Verts en mal de carrière, au nom (diront-ils) du front anti-crise, du front anti Front (national) et de la lutte contre l’invasion islamico-Roms.

Une coalition qui vient fort à propos

En témoignent les déclarations étonnamment complémentaires de Mario Monti (consultant Goldman de 2005 à 2011 avant d’être imposé dans la foulée comme premier ministre en Italie), de Dirk Schumacher (actuel stratège en chef de la banque d’investissement tentaculaire) et d’un fonctionnaire de la Commission européenne.

« Si une grande coalition vient à propos, je m’attends à ce que des progrès soient réalisés en matière d’intégration européenne… » (Mario Monti). (...)

La grande ambition du groupe Spinelli

Sournois, le DW Nachrichten fait observer que la nouvelle coalition allemande complètera à merveille le lobby du groupe Spinelli au Parlement européen. 100 députés du Parlement de Strasbourg sont en effet aujourd’hui membre de ce groupe influent qui milite, encore un hasard, « pour repousser l’influence des États-nations et un super-État européen ».

Au fait, pour info, le groupe Spinelli fut créé en 2010 et compte parmi ses co-fondateurs, Mario Monti (à l’époque encore consultant Goldman), Joschka Fischer (Verts) et Daniel Cohn-Bendit (ex-révolutionnaire repenti).

Ajoutez à cela qu’Alexander Didelius, chef de Goldman Sachs en Allemagne, est un proche d’Angela Merkel. Que l’ambassadeur américain actuellement en poste dans le pays est aussi un ancien de Goldman. Sans parler de Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne et ex-vice-président de Goldman de 2002 à 2005).
La finance en pôle-emploi des politiques

Et vous aurez compris que si l’union économique européenne ou, encore pire, sociale, tarde à se parfaire, l’union sacrée financière, elle, fonce à plein galop.

L’union politique ? Réalisée de fait et depuis belle lurette, sachant que si, comme on vient de le voir, le monde de la finance est grand pourvoyeur de nos responsables, il en est aussi le grand et bénéfique recycleur. Exemple : Gerhard Schröder, ex-chancelier SPD, recyclé depuis 2005 dans le monde des affaires et notamment, un temps, comme conseiller de… Goldman Sachs.

Vous me direz, pas grave, puisque comme vous nous le répétez souvent, cette petite clique financière va forcément mordre la poussière. Oui, mais comme le souligne le DW Nachrichten, il y aura toujours une bonne âme pour essayer de ramasser les miettes au moment du big crash. Scout Goldman Sachs, toujours prêt !