
Les étudiants algériens, notamment dans la capitale, se mobilisent à leur tour mardi contre la perspective d’un 5e mandat du président Bouteflika.
Environ 500 étudiants, dont beaucoup brandissaient des drapeaux algériens, ont crié « Non à un cinquième mandat » et « Bouteflika, dégage », alors que les forces de sécurité, notamment la police antiémeute, se tenaient devant les portes du campus. « Policiers et étudiants sont des frères », ont aussi crié les étudiants aux membres des forces de l’ordre certains arborant casques et boucliers antiémeutes, déployés en nombre dans la rue. « Pour éviter la confrontation avec la police, les étudiants d’Alger ont décidé de se rassembler dans l’enceinte de l’université », a expliqué à l’AFP Raouf, étudiant en master de journalisme. (...)
Le vent de contestation gagne les étudiants
La manifestation – organisée sous la bannière « Pas en mon nom » – a été lancée en réponse à des appels à manifester en ligne après que 11 syndicats d’étudiants ont exprimé leur soutien à Bouteflika. « Nous organisons une démonstration de force afin de montrer que ces 11 associations n’ont pas parlé en notre nom », a expliqué à l’AFP Hakim 23 ans, étudiant en génie civil à l’université des sciences et technologies de Bab Ezzouar (USTHB), à une quinzaine de kilomètres de la capitale. En annonçant le 10 février sa décision de briguer un 5e mandat, le chef de l’État, au pouvoir depuis 1999, a mis fin à de longs mois d’incertitude, mais a aussi déclenché une contestation inédite par son ampleur nationale, sa mobilisation et ses slogans visant directement le chef de l’État et son entourage.
Des rassemblements en cascade
De nombreux autres rassemblements ont été rapportés par des médias ou sur les réseaux sociaux, dans l’agglomération d’Alger et plusieurs villes du pays. Une centaine d’étudiants venus d’autres campus défilaient dans le centre-ville de la capitale, sans que la police n’intervienne. Les étudiants de la faculté de médecine d’Alger, à environ 5 km du centre, ont pour leur part été strictement cantonnés sur leur campus par la police. (...)