
« Le crime n’est pas en récession. C’est un secteur extrêmement porteur. Il faut investir dedans. La crise est un accélérateur du crime. Elle lui ouvre des perspectives en lui donnant, couplé aux nouvelles technologies, de nouvelles opportunités. »
Alain Bauer
Le binôme Bauer/Raufer se spécialise dans un travail d’import/export des concepts sécuritaires néoconservateurs nord-américains et des expérimentations européennes. Il met en place une sorte de commerce triangulaire entre Paris, New York (Center of Terrorism du John Jay College of Criminal Justice) et Pékin (à l’académie de police criminelle de Chine et à l’université de droit).(...)
Connectant les réseaux Rocard et Sarkozy, il est désormais le « monsieur Sécurité » de la gauche et de la droite, un « go-between entre les mondes économique, politique, médiatique et judiciaire » selon la revue Challenge [18]. Ce statut révèle, s’il en était encore besoin, la fin d’une opposition des partis de gouvernement sur le thème de la sécurité et l’efficacité de cette stratégie des complexes militaro-industriels consistant à favoriser leurs idées sous n’importe quel régime. « Les mondes – économique, politique, médiatique, judiciaire – se sont écartés. Les passerelles sont devenues d’autant plus importantes qu’elles sont plus rares.(...)
Alain Bauer n’est plus seulement le vecteur des intérêts et des idées des marchands de contrôle, mais un véritable agent de mise en réseau, à la fois fusible, domino et circuit intégré indispensable au fonctionnement du consortium de la peur.(...)
Grand entrepreneur dominant le secteur de l’audit sur le marché de la sécurité urbaine et cheval de Troie de l’impérialisme nord-américain, c’est un homme de réseaux très haut placés, le leader de la principale corporation d’idéologues sécuritaires en France. Il incarne la montée en puissance d’un mouvement historique : l’édification et la mise en marche de la superstructure idéologique du capitalisme sécuritaire.
(...) Wikio