
Selon un rapport du Sénat, la société américaine n’a pas payé d’impôt sur les sociétés en France entre 2011 et 2020, alors qu’elle a réalisé un chiffre d’affaires de plusieurs centaines de millions d’euros, pour partie avec l’Etat français.
(...) L’administration fiscale a-t-elle tardé à s’intéresser à la situation de McKinsey ? Selon le rapport du Sénat sur l’influence des cabinets de conseil dans les politiques publiques, dont le rapport a été publié le 17 mars, la prestigieuse maison installée sur les Champs-Elysées n’a payé aucun impôt sur les sociétés en France entre 2011 et 2020, alors qu’elle y réalise un chiffre d’affaires de plusieurs centaines de millions d’euros (329 millions en 2020), pour partie avec l’Etat français. (...)
Pendant cette période, le cabinet n’a pas été contrôlé par l’administration fiscale, selon le Sénat. Une vérification a été lancée fin 2021, mais les sénateurs n’ont pas eu connaissance d’un autre contrôle au cours de la période 2011-2020. D’après Le Canard enchaîné, c’est le projet de commission d’enquête qui aurait poussé l’administration fiscale à lancer une procédure. (...)
Montages autorisés dans une certaine limite
McKinsey a pu annuler son impôt sur les sociétés en déduisant de ses bénéfices en France des frais facturés par d’autres entités du groupe à l’étranger – en l’occurrence à sa société mère située dans l’Etat du Delaware, aux Etats-Unis –, comme s’il s’agissait de prestataires, par le biais d’un mécanisme assez classique de « prix de transfert ». Le fait de déduire ces prestations, qui peuvent être des frais généraux, une rémunération de l’usage de la marque, ou la mise à disposition de personnel, réduit mécaniquement le bénéfice imposable et peut conduire à une imposition nulle.