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La rotative
Aéroport de Tours : des fous furieux dans le cockpit
Article mis en ligne le 28 octobre 2018

Contre l’évidence de l’urgence climatique, la métropole de Tours veut à tout prix développer son aéroport, avec un objectif de 500 000 voyageurs d’ici 2035.

Le millier de personnes qui a défilé pour le climat le 13 octobre dernier peut aller se rhabiller — ou commencer à réfléchir à d’autres modes d’interpellation des politiques. Deux jours plus tard, comme un immense bras d’honneur à cette mobilisation, le président de la métropole de Tours annonçait dans la presse la volonté d’ouvrir une nouvelle ligne au départ de l’aéroport de Tours, ainsi que le prolongement de la ligne entre Tours et Marseille pendant tout l’hiver. Quelques jours plus tôt, un séminaire était organisé à l’initiative de Frédéric Augis, maire de Joué-lès-Tours et président du Syndicat Mixte pour l’aménagement et le développement de l’aéroport de Tours Val de Loire (SMADAIT), en vue de développer l’activité « aviation d’affaires » de l’aéroport [1].

Le mois précédent, le nouveau directeur du syndicat mixte gérant l’aéroport, Antoine Sadoux, était nommé « homme du mois » dans le supplément éco de La Nouvelle République qui lui consacrait deux pleines pages. Cet ancien pilote de l’armée y déroule son plan de développement pour l’aéroport, qui passe notamment par « l’import de touristes » (sic). L’objectif : passer de 190 000 voyageurs actuellement à 500 000 d’ici 2035, pour un montant de dépenses estimé à 30 millions d’euros dans les quinze ans à venir. Le tout au nom du tourisme et du sacro-saint « développement économique ».

C’est à croire qu’aucun de ces « décideurs » n’est fichu de prendre au sérieux les alertes émises par les scientifiques sur le climat. Le dernier rapport du GIEC est pourtant clair : sans une réduction drastique de la consommation d’énergie de l’industrie, des bâtiments et des transports, on court à la catastrophe. Et l’un des corédacteurs du rapport de déclarer : « C’est aux décideurs de prendre leurs responsabilités. » Mais localement comme nationalement, ces décideurs semblent persuadés de pouvoir poursuivre leurs petites politiques de développement minables, sans regarder ce qui se passe autour d’eux. On navigue entre l’inconscience et la connerie, pour satisfaire des ambitions dérisoires. (...)