
Accoucher sans médicaments et sans douleur est possible, selon des associations promouvant l’accouchement « physiologique » et des méthodes de préparations « douces » afin d’en faire une expérience naturelle et moins douloureuse. Notre reporter, dans l’attente d’un heureux événement, a suivi ce chemin vers un accouchement au naturel dans une association de Bruxelles, où ce courant est plus développé qu’en France.
Les sages-femmes de l’association Amala à Bruxelles (Belgique) se définissent comme des « professionnelles de l’art de guérir, formées spécifiquement au suivi de la grossesse, de l’accouchement et des suites de couches ». Leur projet ? Accompagner les femmes désirant une naissance la plus naturelle possible pour leur enfant, chez elles ou en plateau technique à l’hôpital, en respectant leurs choix intimes. Elles offrent une panoplie de préparations comme l’hypno-naissance, l’haptonomie ou le massage de la femme enceinte.
« Nous sommes en lien avec des gynécologues et autres médecins bien sûr, mais également avec des ostéopathes, homéopathes, acupuncteurs, toutes ces médecines alternatives qui soulagent efficacement les femmes enceintes qui ne souhaitent pas recourir à la surmédicalisation », explique Titou Boseret, l’une des quatre sages-femmes de l’association. « Nous créons avec les futures mamans un lien de confiance qui rassure, jusqu’au jour de la naissance », poursuit Sylvie Janssens. « Elles ont besoin de se sentir actrices dans le processus de la naissance, et non dépossédées par le corps médical, comme c’est souvent malheureusement le cas. »
Aujourd’hui, 85 % des accouchements se font avec interventions médicales : péridurales, injections d’ocytocine pour provoquer l’accouchement, césarienne, forceps, spatules ou ventouses, épisiotomies... De quoi laisser un souvenir parfois traumatisant. De plus en plus de futures mamans rêvent d’accouchements dits « physiologiques », ou « en pleine conscience », et recherchent des préparations leur permettant de vivre ce moment non pas comme un cauchemar sans nom, mais comme une expérience naturelle et moins douloureuse. (...)
Facilement accessibles en Belgique, les préparations naturelles à la naissance sont plus difficiles à trouver en France.
Selon le Collectif inter-associatif autour de la naissance (CIANE), « l’offre de soins en maternité doit pouvoir intégrer systématiquement une proposition d’accompagnement physiologique, qui ne peut pas rester l’apanage de parcours de soins alternatifs ».
Entre l’accouchement à domicile (AAD), jugé encore trop risqué et l’hôpital surmédicalisé, il y a une solution intermédiaire séduisante : les maisons de naissance. Le récent décret du 30 juillet 2015, issu de la loi du 6 décembre 2013, permet à ces maisons d’avoir un véritable cadre juridique. Longtemps attendu, le texte fixe « les conditions de l’expérimentation des maisons de naissance, qui doit permettre de tester une prise en charge moins technicisée de la grossesse et de l’accouchement, hors établissement de santé, et de créer des maisons de naissance dans lesquelles des sages-femmes assureront le suivi de grossesse et les accouchements ».
En d’autres termes, les femmes dont les conditions de santé et de grossesse le permettent, peuvent désormais choisir d’éviter les manœuvres médicales inutiles et invasives. (...)