
Voilà une nouvelle illustration de l’effet boomerang avec lequel des pesticides interdits d’utilisation en Europe mais toujours produits sur le sol européen reviennent via des produits agricoles contaminés par de nombreux résidus de pesticides
Une nouvelle étude à l’initiative de Greenpeace Allemagne montre que des citrons verts brésiliens vendus dans les supermarchés de huit pays de l’UE, dont la France, examinés dans un laboratoire accrédité et certifié, comportent des résidus de nombreux pesticides, dont certains sont produits dans l’UE et exportés vers le Brésil.
Alors que la Commission européenne s’est fixé comme objectif de réduire l’utilisation de pesticides en Europe, l’accord de libéralisation du commerce entre l’UE et les pays du Mercosur que la Commission entend finaliser quoi qu’il en coûte, ne pourrait qu’accroître l’exportation de pesticides vers les pays du Mercosur. Cet effet boomerang absolument désastreux tant pour les terres agricoles, la biodiversité que les riverains et consommateurs des productions agricoles contaminées, n’en serait qu’amplifié. (...)
Les accords commerciaux qui augmentent la production, le commerce et l’utilisation des pesticides devraient être abandonnés. C’est le cas de l’accord UE-Mercosur qui augmenterait à la fois la quantité de pesticides utilisés et les ventes dans l’UE de produits contaminés par les pesticides. Ce seul exemple devrait justifier que la Commission européenne et les États-membres de l’UE arrêtent de promouvoir cet accord et ne cherchent plus à le ressusciter quel qu’en soit le prix écologique, social et démocratique. Puisque la Commission européenne s’est fixé comme objectifs d’atteindre la neutralité climatique, de réduire l’utilisation de pesticides et d’éliminer progressivement les voitures thermiques, il n’y a aucune raison de promouvoir la ratification d’un accord commercial qui ne pourra qu’empêcher que ces objectifs soient atteints.