Les couleurs acidulées de la Maison des femmes, à Saint-Denis, contrastent avec l’univers aseptisé des hôpitaux classiques. Ce vendredi (5 juillet 3016), la chanteuse Inna Modja a inauguré le bâtiment en présence de plusieurs élus et de Ghada Hatem, médecin chef de la maternité de l’hôpital Delafontaine qui s’est mobilisée depuis de longues années pour qu’un tel projet voie le jour. Ce lieu d’accueil multifonctions est destiné aux femmes en difficulté sociale. Elles peuvent y obtenir des rendez-vous pour des consultations mais aussi dialoguer avec de nombreux intervenants
Sensibilisée aux difficultés rencontrées par les femmes à différents moments de leur vie, l’équipe médicale et soignante du CH de Saint-Denis a décidé de créer un lieu d’accueil et d’orientation pour les femmes victimes de violences et de mutilations sexuelles féminines.
Devant la précarité extrême qui touche davantage les femmes migrantes, les femmes en situation administrative difficile, les femmes en rupture de liens sociaux et familiaux, la création d’un véritable lieu unique, lien entre la ville et l’hôpital favorisant une synergie entre des structures existantes, semble la réponse la plus pertinente aux besoins identifiés tant par les patientes que par les médecins. Actes opératoires, accompagnements psychologique et sexologique, groupes de paroles, suivi à long terme, ont été abordés et travaillés pour que la meilleure organisation possible soit mise en place. Une permanence juridique et une prise en charge ciblée sur le psycho-trauma y seront également assurées. Trois chirurgiens, deux sages-femmes et une infirmière sont dès aujourd’hui mobilisés.
Les objectifs spécifiques du projet sont de :
permettre l’accueil des services du Planning Familial dans des conditions optimisées,
former le personnel de santé au repérage des violences,
permettre la prise en charge médicale des victimes de mutilations sexuelles souhaitant recourir à la chirurgie réparatrice,
assurer un accompagnement des victimes de violences sur plusieurs niveaux - notamment avec une permanence juridique et une prise en charge ciblée sur le psycho-trauma ainsi qu’un accompagnement au niveau des commissariats (...)