Mardi 8 octobre, Ana Sikhashvili, 5 ans, fera sa rentrée en grande section maternelle de l’école du Val des Roses à Albertville, 12 jours après que sa sœur ainée Tika ait été accueillie par plusieurs dizaines d’enseignants, de parents et de soutiens le jour de son entrée en CM² dans la même école. Personne ne doute qu’elle recevra le même accueil que son aînée.

Tika et Ana sont les enfants de David et Maia Shikhashvili, des Géorgiens ayant fui leur pays où ils étaient gravement menacés. Demandeurs d’asile, ils ont été hébergés au CADA d’Albertville depuis 2011. Comme c’est le cas pour plus de 80% des demandeurs, l’asile leur a finalement été refusé. Quand, en août, après 45 jours d’assignation à résidence, la police leur a annoncé leur expulsion pour le lendemain, ils se sont enfuis et ont trouvé un refuge précaire dans une autre région.

Tika a 11 ans, Ana 5 ans, il serait impensable qu’elles ne soient pas présentes là où tout enfant doit être, quelle que soit la situation de ses parents : dans sa classe, dans son école.

Tika est rentrée la première tandis que ses parents et sa sœur restaient cachés. C’est maintenant le tour d’Ana. Elle est trop petite pour être séparée de ses parents, de sa maman en tout cas. Raison pour laquelle une famille d’Albertville propose de les héberger… et le revendique publiquement (voir lettre à Claude Bartolone ci-dessous).

Cela étant, Tika d’un côté, Ana et Maia d’un autre, David d’un troisième, la situation ne peut pas durer. Il faut que les parents soient régularisés.

Les enfants sont scolarisés, la famille est soutenue, accueillie, hébergée, protégée de la police française (un comble !) par des habitants d’Albertville, leur situation est connue et comprise des personnalités qu’ils ont rencontrées à l’université du PS à La Rochelle, par les écrivains à qui ils ont été présentés à la fête de l’Humanité, ils ont été acclamés par des dizaines de milliers de personnes quand HK et les Saltimbanks les a invités sur la grande scène, les téléspectateurs ont suivi les reportages que France 3 et TV8 Mont-Blanc leur ont consacré, les auditeurs ceux de France Bleu, les lecteurs ceux du Dauphiné Libéré. David et Maia sont courageux et débrouillards. David a une promesse d’embauche. Le préfet dispose du pouvoir de régulariser « à titre exceptionnel ». Personne ne comprendrait qu’il ne régularise pas Maia et David Shikhashvili.