Nous ne sommes peut-être pas encore en dictature, mais les apparences de la démocratie disparaissent à une vitesse folle. La semaine dernière, Amélie, 21 ans, était arrêtée, jugée en comparution immédiate et envoyée en taule pour avoir « filmé » des policiers !
Ces dernières semaines, la jeune femme menait à sa manière le combat contre la répression : elle filmait certains agent pour pouvoir identifier, au cas où, les auteurs de violences policières. A chaque fois, ces violences sont classées « sans suite » parce que les policiers responsables de mutilations ou de blessures ne sont pas « identifiables » selon les autorités. Il est donc logique, sain, et parfaitement non-violent de faire en sorte de pouvoir identifier les tireurs assermentés et armés par l’État.
Amélie était donc interpellée lundi dernier, au soir, à Versailles. Après sa garde à vue, elle était déferrée en comparution immédiate. Accusée d’avoir « harangué la foule », et présentée comme une « fichée S » – aujourd’hui, il suffit de s’opposer au gouvernement pour se voir attribuer une telle fiche – Amélie était condamnée extrêmement lourdement : 8 mois de prison ferme ! 17 mois au total, puisque la justice a révoqué d’anciens sursis. Une peine hallucinante, justifiée, selon les juges, par la « violence psychologique » subie par les agents filmés. Les policiers concernés ont même obtenu des « ITT » par des médecins de complaisance. Un arrêt de travail pour une « violence psychologique », alors même que les manifestants ont du mal à faire reconnaître de véritables blessures, souvent graves, par la médecine légale. Encore plus affolant : Amélie a été envoyée directement en prison après l’audience.
Jetée en taule pour avoir pris des images, alors que des dizaines d’éborgneurs en uniforme n’ont même pas été auditionnés une seule fois ! (...)
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