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ACTA : la Commission Européenne saisit la CJUE
Article mis en ligne le 22 février 2012

La Commission Européenne a annoncé qu’elle allait demander à la Cour de Justice européenne de confirmer que l’accord ACTA ne devait pas limiter les libertés d’expression et d’information en Europe. Mais cette question cache le véritable problème posé par l’accord international...

Voilà qui ressemble à une tentative de déminage. Depuis des mois, la Commission européenne s’efforce de prétendre que l’ACTA ne changera strictement rien à la législation des états membres. Mais elle ne convainc pas. Au contraire, les manifestations anti-ACTA se multiplient, et surtout de nombreux états européens sont en train de renoncer à sa ratification. A peine avions-nous publié notre "Carte de l’ACTA" qu’il fallait ajouter la Slovénie à la liste des pays qui mettent en pause le processus. Plus du tiers des états membres de l’Union Européenne ont freiné des quatre fers.

Aussi, à trois jours d’une nouvelle grande journée de mobilisation Anti-ACTA, la Commission Européenne tente une ultime manoeuvre.

L’avis de la CJUE sur l’ACTA, s’il est positif, devrait donc être de nature à rassurer. Et il devrait être positif.

Sauf que.

Le problème de l’ACTA n’est pas véritablement dans son contenu, qui s’est largement effrité à mesure que les négociations ont été rendues publiques et que les intentions premières ont été douées sous un déluge critiques. Comme l’avait expliqué Numerama dès mars 2010, l’objectif réel de l’ACTA est d’établir une nouvelle organisation internationale, le Comité ACTA, qui aura tout loisir d’étendre le contenu de l’accord et de l’imposer aux pays qui n’ont pas négocié le texte. Le but est de contourner l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI) et l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), au sein desquelles les pays en développement ont pris un poids tel qu’il est devenu impossible d’y proposer toujours davantage de protection de la propriété intellectuelle. Au contraire, les nouvelles puissances comme l’Inde ou le Brésil demandent un assouplissement des règles.

Avec l’ACTA, qui est avant tout un accord de libre-échange, il sera possible d’inciter les états en développement à accepter de nouvelles règles toujours plus contraignantes, en échange de contreparties commerciales. (...)

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