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À cause du réchauffement climatique, l’Indonésie va déplacer sa capitale
Article mis en ligne le 23 mai 2019
dernière modification le 22 mai 2019

Jakarta s’enfonce. La capitale de l’Indonésie qui subit déjà la surpopulation et les embouteillages, est la cible de catastrophes naturelles renforcées par le réchauffement climatique. D’où la volonté de son président de déplacer la capitale en dehors de l’île de Java. Mais les critiques fusent : mieux vaut résoudre le problème que de le déplacer.

"Si nous examinons nos modèles, d’ici 2050, environ 95 % du nord de Jakarta sera submergé", estimait en août 2018 Heri Andreas, un expert de l’affaissement des terres dans une enquête de la BBC. Le quartier nord de Jakarta se serait déjà enfoncé de 2,5 mètres en dix ans. Dans certaines régions, les spécialistes notent un affaissement allant jusqu’à 25 cm par an. "C’est le double de la moyenne mondiale des mégalopoles côtières", souligne la BBC. Au total, 40 % de la surface de la ville se situe en dessous du niveau de la mer.

Si le réchauffement climatique aggrave la situation, l’affaissement est aussi provoqué par le développement urbain de la ville. "Le pompage des nappes phréatiques est sans précédent pour une ville de cette taille", atteste à Reuters Fook Chuan Eng, spécialiste à la Banque mondiale, "Les gens creusent de plus en plus profond, le sol s’effondre".

La Malaisie et le Bélize ont déjà déplacé leur capitale (...)

En 1999, la Malaisie a ainsi déplacé sa capitale à Putrajaya, au détriment de Kuala Lumpur devenue irrespirable à cause de la pollution. En 1970, nous rappelle France Inter, c’est le Belize qui change de capitale pour s’installer à Belmopan, ville moins ciblée par des aléas climatiques que Belize City. L’ancienne capitale a en effet été ravagée par un ouragan en 1961.

Résoudre le problème plutôt que l’éviter

Mais ces changements ne font pas toujours l’unanimité. En Indonésie, la relocalisation de la capitale pourrait coûter jusqu’à 33 milliards de dollars et s’étendre sur dix années. (...)

L’adaptation au changement climatique est une donnée encore trop peu prise en compte par les villes. Selon une nouvelle étude de l’organisation CDP, seulement la moitié des 630 villes étudiées ont un plan climat adapté et 7 % une politique climatique ambitieuse. Paris fait figure de très bonne élève grâce à son objectif de neutralité carbone d’ici à 2050.