
La police a utilisé des gaz lacrymogènes mardi pour disperser des dizaines de demandeurs d’asile et migrants d’Afrique subsaharienne qui campaient devant le siège du Haut-commissariat aux réfugiés (HCR) à Tunis. Ces derniers étaient à cran depuis la suspension par l’agence onusienne de l’examen de leurs dossiers en vue d’une relocalisation dans un pays tiers.
(...) L’assaut est violent.
"La police est arrivée à 9h", peut-on lire sur le compte Twitter de "Refugees in Tunisia" présent au moment du démantèlement du camp informel de 200 personnes. "Nous avons retenu notre souffle, mais quand ils ont continué à nous tirer dessus [avec des gaz lacrymogènes], la situation est devenue folle", peut-on encore lire sur le fil Twitter. "Nous avons fui vers un endroit sûr. La police nous a dit que le HCR [...] nous avait abandonnés". (...)
Installés dans un camp improvisé de tentes depuis trois semaines, sans toilettes ni eau pour se laver, ces dizaines de ressortissants d’Afrique subsaharienne, cherchaient pour la plupart à être évacués vers des pays tiers. Ils étaient à cran depuis la suspension par le HCR de l’examen de leurs dossiers. Ils ont érigé des barricades devant le bâtiment onusien. (...)
Des listes d’attente de plus de deux ans pour être évacué du pays
Famoussa Koita, un Malien détenteur du droit d’asile, a affirmé que certains de ces migrants se trouvaient en Tunisie "depuis plus de deux ou trois ans et n’ont toujours pas été appelés par le HCR" qui "a beaucoup de dossiers à traiter". Sur sa page Facebook, le HCR en Tunisie a précisé le 3 avril avoir stoppé "toutes les activités d’enregistrement et de pré-enregistrement du 31 mars au 17 avril en raison d’une migration du système d’enregistrement et d’identité". Une suspension "temporaire" qui concerne "toutes les opérations du HCR dans le monde".