
Nous avons reçu la réponse suivante d’Adeline Marquis après la mise en ligne, dimanche, d’un article de notre partenaire Aujourd’hui la Russie, un site francophone basé à Moscou, intitulé « De Tchernobyl : “la nature peut vaincre de telles catastrophes” ». Cet article résumait, comme indiqué, un reportage du quotidien russe Komsomolskaïa Pravda, sans autres commentaires, afin de voir comment l’opinion russe confrontait le souvenir de Tchernobyl aux images de Fukushima.
J’ai habité presque un an et demi en Biélorussie, j’ai travaillé sur la question de Tchernobyl. Et cet article me dérange beaucoup. (...)
Dimitri Vivodtzev survole le sujet en commentant (un peu) et en traduisant ce que bon lui semble, sans rien apporter. Sans rien apporter. Et pire, il n’a, semble-t-il, pas conscience de la douleur que charrie cette catastrophe, de la pudeur qu’elle appelle. La douleur des esseulés, la douleur des mères qui visitent leurs enfants déformés et cachés, la douleur du garde-forestier qui apprend un jour que les cartes de la radioactivité fournies par les autorités sont fausses, que le bois qu’il croyait sain et qu’il a fait couper pour les fours des usines à pain est en fait très contaminé. (...)