
La police des frontières (US Border Patrol) a organisé une visite de presse, mercredi 18 juin, dans l’entrepôt de Nogales (Arizona) ouvert pour accueillir les enfants non accompagnés qui franchissent la frontière
mexicaine.
Plusieurs centaines de mineurs arrivent tous les jours. Ils viennent du
Guatemala, du Honduras, du Salvador. Ils ont franchi la frontière sans
leurs parents, pilotés par des passeurs qui se font payer plusieurs
milliers de dollars et leur font croire qu’ils sont attendus à bras
ouverts.
Au total, 47.000 enfants ont été interceptés à la frontière depuis octobre 2013, selon le gouvernement, soit 92 % d’augmentation en un an, et cinq fois plus qu’en 2009. En janvier, le nombre de clandestins appréhendés, tous âges confondus, était de 28.672. En mai : 60.703, selon les chiffres cités par le sénateur de l’Arizona John McCain.
Le "media tour" était une première. Et une réponse à une demande de
John McCain,qui avait insisté pour que la presse soit autorisée à se
rendre compte par elle-même de la surpopulation dans ce centre de
fortune.
Les journalistes ont vu une centaine d’enfants jouant au foot avec les garde-frontière, prenant leur "breakfast burrito"
sous une grande tente munie d’air conditionné ou attendant de pouvoir
utiliser l’un des 40 téléphones installés pour tenter de joindre les
familles.
"Des enfants en cage, pas des gangsters ni des délinquants, écrit Michael Kiefer, du journal Arizona Republic. Juste
des enfants, 900 d’entre eux, dans un centre de rétention grand comme un terrain de football. Ils passent la journée assis sur des bancs ou étendus côté à côte sur des petits matelas bleus, serrés les uns contre les autres sur chaque centimètre carré de l’enclos".
La police des frontières n’est pas censée garder les enfants plus de trois jours. Après
le premier tri à Nogales, ils sont expédiés sur des bases militaires en
Californie, Oklahoma et Texas, dans l’attente d’être renvoyés chez eux.
Barack Obama a parlé de "crise humanitaire" mais nombre d’Etats,
sollicités pour accueillir temporairement des enfants, ont refusé, de
peur que la situation s’éternise. (...)