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À Gonesse, on se bat contre une gare au milieu des champs
Article mis en ligne le 21 janvier 2021
dernière modification le 20 janvier 2021

Près de 300 personnes se sont retrouvées dimanche 17 janvier sur le triangle de Gonesse (Val-d’Oise). Elles s’opposent au projet d’une future gare de métro du Grand Paris au milieu des champs. Les militants veulent préserver les dernières terres agricoles au nord de la capitale pour en faire un lieu dédié à la transition écologique.

Pour l’instant, c’est encore un vaste champ, aux sillons parallèles hérissés de petites pousses vertes qui sortent à peine de terre. D’ici une quinzaine de jours, le site de La patte d’oie, dans le triangle de Gonesse, pourrait devenir un vaste chantier : celui de la future gare de Gonesse, sur la ligne 17 du métro du Grand Paris.

Pour protester contre ce projet, près de trois cents personnes se sont réunies sur place dimanche 17 janvier à l’appel du collectif pour le triangle de Gonesse (CPTG). Ils craignent en effet que cette future gare en plein champ ne soit le prélude au bétonnage des dernières terres fertiles d’Île-de-France.

Ces militants croyaient pourtant avoir gagné en novembre 2019, lorsque le gouvernement avait annoncé l’abandon d’Europacity. Une victoire en trompe-l’œil : les cent dix hectares de terres agricoles sont loin d’être préservés de l’artificialisation. (...)

Les membres du collectif CPTG ne sont pas opposés au passage de la ligne 17 sur les terres, mais à la construction d’une gare qui ne servira pas aux habitants pour le moment. « Si dans vingt ou trente ans, les générations futures estiment qu’il faut en faire une, il sera toujours temps. Mais pour le moment, cela ne va pas dans le sens de l’histoire », assure Bernard Loup. Pour améliorer les transports publics du quotidien, et surtout pour faire plaisir aux élus du Val-d’Oise, qui désirent ardemment une gare du futur réseau du Grand Paris dans leur région, le rapport de Francis Rol-Tanguy prône une solution alternative : une ligne 17 bis qui desservirait l’hôpital de Gonesse. « C’est une proposition habile mais rajouter une nouvelle gare au projet du Grand Paris qui est déjà défini, c’est un processus long qui nécessite beaucoup d’autorisations », dit Bernard Loup, dubitatif sur cette idée. (...)

« Nous avons fait des propositions concrètes à l’établissement public foncier d’Île-de-France, propriétaire de ces terres, afin d’avoir des baux environnementaux. Nous attendons leurs réponses. » (...)

Lors de la mobilisation, des centaines de personnes ont signé le « Serment du Triangle », qui demande justement à l’établissement public foncier d’Île-de-France que les 110 hectares du triangle de Gonesse soient sanctuarisés pour être considérés comme un patrimoine commun. Sur le document, les signataires se déclarent « responsables du vivant » et s’engagent à le protéger contre « toute tentative d’artificialisation et de destruction, quelle qu’elle soit. » (...)