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A Casablanca, des migrants SDF déterminés à gagner l’Europe
#migants #Maroc
Article mis en ligne le 30 janvier 2023
dernière modification le 29 janvier 2023

"Survivre chaque jour est un combat". Oumar* squatte un bout de trottoir près de la gare routière de Casablanca, point de chute précaire de centaines de migrants irréguliers subsahariens qui sont déterminés à gagner l’Europe.

"C’est épuisant de ne pas manger à sa faim, de ne pas dormir sous un toit, de ne pas se sentir en sécurité, de subir le racisme", confie à l’AFP ce Guinéen de 25 ans, installé illégalement au Maroc depuis cinq ans.

"On est chassés très tôt le matin par la police. On erre avant de retrouver nos places à la fin de la journée", raconte celui qui a tenté plusieurs fois la traversée vers l’Espagne sans succès.

Juste en face de la gare d’Oulad Ziane, en périphérie de la mégapole de 4,2 millions d’habitants, Oumar et une cinquantaine de jeunes migrants, originaires pour la plupart de Guinée, tuent le temps.

Entrés pour la plupart clandestinement au Maroc depuis l’Algérie, certains bavardent, d’autres, éreintés de fatigue, s’étalent à même le trottoir, où une modeste cuisine a été aménagée.

Quelques couvertures et des vêtements sont accrochés au mur qui fait face à la gare.

"Ils font dorénavant partie du paysage mais ils n’embêtent personne", témoigne un vendeur de bonbons marocain qui veut rester anonyme.

"C’est notre triste réalité mais personne ne veut la regarder en face", peste Bakary, un Guinéen de 18 ans établi à Oulad Ziane depuis trois ans.

Devenu un refuge pour les migrants en raison de sa proximité avec la gare, ce quartier populaire est le théâtre de tensions récurrentes avec les autorités.

Dernier épisode en date : l’interpellation à la mi-janvier de six migrants à la suite de violents heurts lors de l’évacuation de clandestins campant sur le chantier d’extension du tramway local.

Aujourd’hui, ils sont de retour. Chaque groupe de migrants — organisé par nationalité — occupe un tronçon du chantier.

Kaouthar OUDRHIRI
jeu. 26 janvier 2023 à 6:37 PM UTC+1

"Survivre chaque jour est un combat". Oumar* squatte un bout de trottoir près de la gare routière de Casablanca, point de chute précaire de centaines de migrants irréguliers subsahariens qui sont déterminés à gagner l’Europe.

"C’est épuisant de ne pas manger à sa faim, de ne pas dormir sous un toit, de ne pas se sentir en sécurité, de subir le racisme", confie à l’AFP ce Guinéen de 25 ans, installé illégalement au Maroc depuis cinq ans.

"On est chassés très tôt le matin par la police. On erre avant de retrouver nos places à la fin de la journée", raconte celui qui a tenté plusieurs fois la traversée vers l’Espagne sans succès.

Juste en face de la gare d’Oulad Ziane, en périphérie de la mégapole de 4,2 millions d’habitants, Oumar et une cinquantaine de jeunes migrants, originaires pour la plupart de Guinée, tuent le temps.

Entrés pour la plupart clandestinement au Maroc depuis l’Algérie, certains bavardent, d’autres, éreintés de fatigue, s’étalent à même le trottoir, où une modeste cuisine a été aménagée.

Quelques couvertures et des vêtements sont accrochés au mur qui fait face à la gare.

"Ils font dorénavant partie du paysage mais ils n’embêtent personne", témoigne un vendeur de bonbons marocain qui veut rester anonyme.

"C’est notre triste réalité mais personne ne veut la regarder en face", peste Bakary, un Guinéen de 18 ans établi à Oulad Ziane depuis trois ans.

Devenu un refuge pour les migrants en raison de sa proximité avec la gare, ce quartier populaire est le théâtre de tensions récurrentes avec les autorités.

Dernier épisode en date : l’interpellation à la mi-janvier de six migrants à la suite de violents heurts lors de l’évacuation de clandestins campant sur le chantier d’extension du tramway local.

Aujourd’hui, ils sont de retour. Chaque groupe de migrants — organisé par nationalité — occupe un tronçon du chantier.

"Là où on s’installe, on nous chasse. On aimerait bien ne pas dormir sur les rails du tram mais on ne nous propose pas d’alternative", déplore Boubacar, un Malien de 27 ans.

Les migrants maliens, qui dorment sous des bâches, s’entraident pour survivre, même si aucun d’eux ne travaille.

 "L’Europe ou la mort" -

Les sanitaires de la gare routière sont les seuls espaces d’hygiène accessibles.

"Parfois on nous y autorise, parfois non", affirme Boubacar en fustigeant "le racisme des habitants du quartier" et l’absence d’accompagnement administratif ou associatif.

De fait, les voisins répugnent à parler aux journalistes.(...)