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À Calais, après les mises à l’abri, les retours volontaires à la rue
Article mis en ligne le 24 avril 2020

Dans le Pas-de-Calais, une centaine de migrants ont quitté leur lieu de mise à l’abri pour revenir dans les campements sauvages de Calais, où des échauffourées avec les forces de l’ordre ont éclaté mercredi. Le temps clément, propice aux traversées de la Manche, serait l’une des raisons de ces retours.

Certains migrants reviennent à Calais à pied depuis la commune de Saint-Martin-Boulogne, distante de 35 kilomètres. "Ils marchent pendant deux jours", commente François Guennoc, vice-président de l’association de l’Auberge des migrants. Une fois arrivés, ils retournent vers les campements sauvages qu’ils avaient quittés quelques jours plus tôt à bord de bus affrétés par les autorités pour les mettre à l’abri du coronavirus. "Ils estiment qu’ils ne sont pas plus en sécurité contre le virus dans les centres d’hébergement que dans la ’jungle’", rapporte le militant. (...)

il apparaît qu’un tiers des migrants ont quitté les centres d’hébergement", soit plus d’une centaine de personnes, affirme la préfecture, sans en préciser les raisons.

Si ces personnes ont choisi à nouveau les tentes de Calais plutôt que l’hôtel "type Formule 1" de Saint-Martin-Boulogne ou le centre de vacances de Merlimont, c’est à première vue souvent pour des questions de nourriture. (...)

Mais le "vrai" motif de leur retour est un secret de polichinelle. "Ils ne le disent pas mais il y en a qui sont en lien avec des passeurs et qui ont des projets de traversée [de la Manche pour atteindre l’Angleterre, NDLR], poursuit François Guennoc. Le temps est clément en ce moment, certains réussissent la traversée." (...)

Le 12 avril, 72 migrants ont été interceptés par les autorités britanniques, alors qu’ils s’approchaient des côtes anglaises à bord de quatre embarcations différentes.
Echauffourées

Toujours est-il que pour les associations, le retour de ces personnes n’est pas une surprise. "Nous avions déjà prévenu le préfet : si il veut que les gens aillent dans les hébergements, il faut que ceux-ci soient à Calais [d’où partent les camions vers le tunnel de la Manche, NDLR]", dit encore François Guennoc. "Mais bien-sur la mairie fait pression pour que les exilés ne soient plus présents sur le territoire." (...)

Le 12 avril, 72 migrants ont été interceptés par les autorités britanniques, alors qu’ils s’approchaient des côtes anglaises à bord de quatre embarcations différentes.
Echauffourées

Toujours est-il que pour les associations, le retour de ces personnes n’est pas une surprise. "Nous avions déjà prévenu le préfet : si il veut que les gens aillent dans les hébergements, il faut que ceux-ci soient à Calais [d’où partent les camions vers le tunnel de la Manche, NDLR]", dit encore François Guennoc. "Mais bien-sur la mairie fait pression pour que les exilés ne soient plus présents sur le territoire." (...)

plusieurs centaines de migrants - entre 400 selon les autorités et 800 selon les associations - originaires en majorité du Soudan, d’Érythrée, d’Afghanistan et d’Iran sont toujours présents dans les campements de Calais. Beaucoup ont refusé la mise à l’abri de l’État. D’autres sont des nouveaux arrivants qui ont pu prendre l’un des rares trains encore en circulation ou sont venus à pied depuis Dunkerque, précise François Guennoc. Et dernièrement, la colère a encore grandi au sein cette population, bien plus inquiète à l’idée de devoir renoncer à ses rêves d’Angleterre qu’à celle d’être contaminée par le Covid-19. (...)

"De plus, en ce moment, moins de camions effectuent la traversée", en raison des restrictions dues à la pandémie, continue-t-il. Les occasions de monter dans l’un de ces véhicules sont donc plus rares, ce qui ajoute au stress ambiant.

"On comprend très, très bien que les gens se révoltent, ça fait deux ans qu’un jour sur deux la police leur demande de ramasser leurs affaires. Ce n’est pas étonnant que ça explose", affirme de son côté Claire Millot.

De leur côté, cinq migrants érythréens ont déposé plainte pour "coups et blessures volontaires’’ contre une compagnie de CRS à Calais, disant avoir subi de multiples "actions agressives" , des "insultes", "gazages" et "passages à tabac" entre le 26 et le 31 mars. (...)