
Aucune chaise n’avait été prévue pour la présidente de la Commission aux côtés du président du Conseil européen, Charles Michel, et du président turc, Recep Tayyip Erdogan, mardi.
La scène, filmée à l’occasion de la visite à Ankara, mardi 6 avril, d’Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, et de Charles Michel, son homologue au Conseil européen, largement diffusée sur les réseaux sociaux, laisse songeur.
On y voit le président turc, Recep Tayyip Erdogan, et l’ancien premier ministre belge s’installer, tout sourire, sur deux fauteuils préparés pour la réunion, flanqués des drapeaux européen et turc. Au même moment, l’ex-ministre allemande de la défense est toujours debout, manifestement interloquée, en découvrant que les deux hommes n’ont pas prévu qu’elle rejoigne leur cercle. (...)
« La présidente von der Leyen a été surprise. Elle a décidé de passer outre et de donner la priorité à la substance sur le protocole. Mais cela n’implique pas qu’elle n’accorde pas d’importance à l’incident », a commenté, mercredi, son porte-parole, Eric Mamer.
Le président turc ne s’est jamais illustré par son féminisme (...)
« Pourquoi le président du Conseil est-il resté silencieux ? » (...)
Sans doute parce que Charles Michel, qui entretient des relations très difficiles avec Ursula von der Leyen dès lors qu’il s’agit de politique étrangère, ne voyait pas où était le problème.
Pas de concertation entre les deux dirigeants européens
Ses services avaient en effet envoyé quelqu’un à Ankara – contrairement à ceux de la Commission, « compte tenu de la pandémie », a expliqué Eric Mamer – pour analyser les choix du protocole turc pour la réunion qui s’annonçait, et n’avaient donc rien trouvé à dire à ce qui se préparait. (...)
Mercredi dans la soirée, Charles Michel a fini par s’exprimer sur Facebook. « En dépit d’une volonté manifeste de bien faire, l’interprétation stricte par les services turcs des règles protocolaires a produit une situation désolante : le traitement différencié, voire diminué, de la présidente de la Commission européenne » (...)
Avant d’ajouter, sans présenter d’excuses : « Sur le moment, tout en percevant le caractère regrettable de la situation, nous avons choisi de ne pas l’aggraver par un incident public », s’exprimant ainsi, au nom d’« Ursula et moi ». Sauf que, à voir la vidéo, il est évident que la concertation entre les deux dirigeants européens n’a jamais existé. Et qu’Ursula von der Leyen a été mise devant le fait accompli.