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Amnesty International
A 95 ans, il prend 4 bus pour se joindre à une marche contre le racisme
Article mis en ligne le 15 août 2019
dernière modification le 14 août 2019

John Sato, un vétéran de la Seconde Guerre mondiale âgé de 95 ans, a pris quatre autobus pour aller participer à une marche contre le racisme dans le centre d’Auckland (Nouvelle-Zélande), à la suite des attentats de Christchurch, en mars 2019. Cette histoire, qui prouve que des gens ordinaires sont capables de faits extraordinaires, a fait la une des journaux dans le monde entier. Il explique à Amnesty International, dans cet article, que l’amour, l’espoir et la compassion l’ont conduit à accomplir ce périple.

Je m’appelle John Edward Henry Sato. J’ai 95 ans. Comment suis-je arrivé ici ? Eh bien, on m’a dit que c’est une cigogne qui m’a amené. Ma mère est née en Écosse et mon père au Japon. Ils ont tous les deux participé à la Première Guerre mondiale. Ma mère était infirmière et mon père était dans la marine japonaise. Ils ont fini par s’installer en Nouvelle-Zélande.

Je me rappelle que quand j’étais petit, les enfants issus de parents de races différentes étaient appelés des « sang-mêlé », et j’ai entendu des gens utiliser le terme « daegos » [un terme péjoratif désignant les immigrants italiens] pour parler des personnes ayant des origines italiennes. Mais je n’ai jamais entendu de méchancetés à mon sujet.

J’ai été un enfant maladif, très asthmatique, mais cela ne m’a jamais dissuadé d’aller à l’école. (...)

Je ne suis pas un petit cœur sensible ni un bon samaritain, mais je ressens de la compassion pour les gens.

Quand on a soi-même traversé des choses difficiles, on apprend à le reconnaître chez les autres. C’est peut-être une bonne méthode éducative. Les gens dressent des murs entre eux, et c’est en grande partie dû à l’ignorance ou à une représentation négative dans les médias. Aux informations, on n’entend que des mauvaises nouvelles et des choses moches. On en oublie qu’il y a tellement de belles choses et de bonnes personnes dans ce monde. (...)

On est tous capables de supporter un certain nombre d’épreuves. Il y a eu des moments où je me suis demandé pourquoi certaines choses m’arrivaient à moi, des choses émotionnellement douloureuses, mais maintenant je comprends que ces épreuves que j’ai traversées m’ont enseigné la compassion et la tolérance. On apprend énormément quand on traverse soi-même beaucoup de choses.

Je ne peux pas apprendre à d’autres personnes comment elles doivent penser, sentir et se comporter, car nous sommes tous différents ; c’est pour cela que nous avons notre propre chemin à suivre et que nous devons faire de notre mieux.

Nous sommes tous différents, et certains peuvent s’orienter dans une autre direction que celle que j’ai suivie, mais j’ai tendance à penser qu’il y a encore de l’espoir pour l’avenir. (...)