
La semaine qui commence ce lundi 16 mai s’annonce importante pour le Moyen-Orient. Lundi, Netanyahou doit s’exprimer devant la Knesseth. Jeudi, ce sera au tour du président Obama de présenter ses propositions pour relancer un processus de paix au point mort depuis des mois. Enfin Netanyahou prononcera le 24 mai à Washington, devant les deux chambres américaines réunies, un discours annoncé déjà comme historique, après s’être exprimé la veille devant l’AIPAC, le lobby juif américain majoritaire [1] qui traditionnellement soutient sa politique. Que peut-on attendre de toute cette agitation ?
Depuis son fameux discours de Bar-Ilan en juin 2009, où pour la première fois Netanyahou avait accepté le principe de la solution à deux États, il a évoqué à plusieurs reprises les concessions difficiles qu’il serait prêt à faire dans le cadre d’un accord de paix. Mais jusqu’à présent il n’a jamais dévoilé en quoi elles consistaient. Le fera-t-il cette fois-ci ? (...)
D’autre part de plus en plus de voix en Israël, au sein de l’élite intellectuelle [2] ou parmi les anciens officiers de haut rang et certains ex-responsables de la sécurité intérieure [3], se manifestaient pour demander au gouvernement de prendre une initiative politique à la hauteur des bouleversements en cours dans le monde arabe, et de rompre avec cette position de statu quo à laquelle il s’accroche de peur de voir éclater sa coalition gouvernementale, entraînant un isolement grandissant d’Israël sur la scène internationale. (...)
Israël est entré depuis quelques jours dans la soixante-quatrième année de son existence. La sagesse populaire situe à la quarantaine l’âge auquel une personne est censée atteindre l’âge de raison, c’est-à-dire celui auquel on prend conscience de la nécessité de renoncer à des chimères et de s’atteler à consolider les acquis de sa vie. Est-ce que 63 ans est un âge suffisant pour qu’un État adopte une politique raisonnable et privilégie ses vrais intérêts et fasse le pari de la paix, malgré les risques environnants ?(...)
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