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frustration magazine
5 faits contre la suppression de l’Aide Médicale d’État (AME)
#AME
Article mis en ligne le 23 novembre 2023
dernière modification le 22 novembre 2023

En voulant exister encore un tant soit peu, car devenus insignifiants au possible, les sénateurs de la droite et du centre ont une nouvelle fois montré toute l’étendue de leur inhumanité et de leur xénophobie flagrante.

L’extrême droite l’a longtemps fantasmé, nos chers sénateurs ont (encore) exaucé son souhait. En actant la suppression de l’Aide Médicale d’État, dispositif essentiel de solidarité primaire qui permet aux personnes migrantes de recevoir des soins gratuitement (selon un principe déontologique) et sans conditions, les sénateurs de droite et du centre, sous couvert d’arguments tous plus ridicules et démontables les uns que les autres, ont remis au jour leur inhumanité éhontée, sous des relents de xénophobie.

Rappelons cinq faits primordiaux sur l’Aide Médicale d’État :

1 – L’AME n’est ni un facteur d’attractivité, ni un dispositif de « tourisme médical » (...)

Toujours selon ce rapport, 50% des étrangers qui pourraient y prétendre n’en font pas la demande. Cette estimation, déjà très éloquente par la grandeur de la proportion, est vraisemblablement basse : selon MSF, 8 personnes sur 10 n’ont aucune couverture maladie alors qu’ils pourraient être éligibles à l’AME, tout simplement parce qu’une grande majorité de ces personnes ne savent pas qu’elles peuvent en bénéficier, et pour la plupart ne savent même pas qu’elles sont atteintes d’une maladie parfois grave.

Enfin, selon une enquête menée en 2019, la santé apparaît comme un motif marginal d’immigration (9,5% évoquent des raisons de santé comme motif). La solidarité, quelle plaie…

2 – L’AME est un dispositif de solidarité et d’humanité (...)

Nos deux « élus de la République » Marie Mercier et Jean-François Rapin, médecins de profession, et visés par une plainte devant l’Ordre National des Médecins, ont-ils oublié leurs années d’internat et les dispositions du serment d’Hippocrate ? “Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions”, “Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me les demandera”…

3 – Supprimer l’AME n‘a aucun intérêt économique (...)

4 – L’AME ne représente pas de risque démontré pour le système de santé

Au contraire, cet amendement absurde et injuste entraîne un immense risque en matière de santé publique. (...)

5 – Le dispositif annoncé en remplacement – l’Aide Médicale d’Urgence – est du foutage de gueule pur et simple

Le dispositif de remplacement, l’AMU, est centrée sur la prise en charge des situations les plus graves ou d’urgence et soumise à un paiement de droit de timbre ; toujours plus de restrictions, toujours plus d’exclusion.

Les sénateurs, eux, nous coûtent hyper cher (...)

Aucun problème cependant pour voter en masse en faveur de l’immonde réforme des retraites de Macron, dont l’injustice a été démontrée à de maintes reprises, et que, par ailleurs, ils n’auront jamais à en subir les conséquences, ayant un régime de retraite à part, bien protégé dans le creux de leurs fauteuils rouges.

Faut-il attendre que l’un d’entre eux, tombé malencontreusement en contact avec un de ces veules « profiteurs des aides sociales », contracte de ce fait une pathologie contagieuse ? Car, à toutes fins utiles, les agents pathogènes ne possèdent pas encore de récepteurs suffisamment développés pour reconnaître les individus porteurs ou non de papiers d’identité (...)

La voie à une annulation de la mesure par le gouvernement a été ouverte ; l’Assemblée Nationale se penchera à son tour sur le texte dès le 11 décembre. Une annulation de restriction de l’AME avait déjà été prononcée à la chambre basse en 2018, après un amendement du très progressiste sénateur LR Roger Karoutchi.

Mais dans un contexte de glissement autoritaire de plus en plus visible, de banalisation d’une des idées phares de l’extrême droite, de politiques toujours plus en la défaveur des plus précaires, et des gages monstrueux donnés par les sénateurs macronistes, faut-il seulement attendre quelque chose de ce gouvernement ? Ou bien faudra-t-il descendre une nouvelle fois dans la rue ?