
En première ligne dans de nombreux secteurs de l’économie mais maintenus dans l’invisibilité, avec bien souvent des conditions de travail difficiles, ils exigent que leurs employeurs leur fournissent le document indispensable à leur régularisation.
Sous le regard des touristes se pressant pour visiter le Louvre, au pied de l’hôtel de ville de Bobigny (Seine-Saint-Denis), dans une agence d’intérim parisienne… Près de 300 travailleurs sans-papiers ont entamé un mouvement de grève et installé une dizaine de piquets de grève ce lundi dans la capitale et sa banlieue, à l’appel de la CGT, pour obtenir leur régularisation immédiate. Un mouvement rappelant celui d’octobre 2019.
A travers la variété de leurs métiers s’esquisse leur contribution, bien souvent gardée hors champ, à la vie économique et sociale du pays. Se dessine aussi une toute-puissance patronale qui les contraint au silence et à des conditions de travail particulièrement rudes. Aujourd’hui, ces travailleurs « sortent de l’ombre pour montrer qu’ils soutiennent des secteurs économiques complets », explique Marilyne Poulain, chargée de ces questions au sein du syndicat.
Les clients du Café Marly, qui bénéficie d’une vue parfaite sur la pyramide du Louvre, savent-ils que certains de leur repas sont concoctés par Makan B., un jeune diplômé en comptabilité de 33 ans arrivé du Mali en 2018 après avoir traversé la Méditerranée ? « Un jeune diplômé qui fait la plonge, c’est étonnant, admet-il. Mais quand tu n’as pas de papiers, tu n’as pas le choix. » (...)