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2014, « annus horribilis » pour le transport ferroviaire
Article mis en ligne le 14 février 2015
dernière modification le 10 février 2015

Un Président qui, sur une radio de service public, passe plusieurs minutes à affirmer que l’autocar, c’est moins cher et plus écologique, en un mot mieux que le train… c’était François Hollande le 5 janvier dernier, et cela résume le néant de la stratégie ferroviaire des dirigeants de notre pays

C’est malheureusement le dessert de l’année qui vient de se clore, qui aura été un « annus horribilis » pour le réseau ferré français. D’abord, dans l’attente des chiffres définitifs, tout montre que tous les trafics, TGV, TER, Intercités et Fret sont orientés à la baisse. C’est lié à la conjoncture, évidemment, mais aussi aux problèmes qu’affronte le système ferroviaire, qui vont autrement plus loin qu’un simple trou d’air.

L’année s’est ouverte par la hausse de la TVA, laquelle, certes, ne concerne pas que le transport ferroviaire, mais celui-ci, du fait de son économie fragilisée, ne peut que s’en trouver particulièrement touché.

La suite des événements a malheureusement montré que cette hausse n’était qu’une mise en bouche. A l’automne, une succession de mesures très défavorables au transport ferroviaire se sont succédé.

D’abord, le 9 octobre, l’annonce du report sine die de l’écotaxe, cette taxe qui devait avoir pour assiette les kilomètres effectués par les poids-lourds de plus de 3,5 tonnes sur un réseau de routes nationales et départementales. Les recettes de la taxe, de l’ordre de 400 millions d’Euros dans sa dernière mouture, devait financer l’Agence de financement des infrastructures de transport de France. (...)

Au même moment ou presque, le gouvernement annonçait l’abandon du projet de Versement transport interstitiel, prévu par la Loi ferroviaire du 4 août 2014, qui aurait consisté à taxer les entreprises situées en dehors d’un périmètre de transport urbain (PTU) pour financer les TER. L’Assemblée nationale a définitivement enterré ce projet le 14 novembre.

Toujours au mois d’octobre, le Parlement a discuté la Loi sur la Transition énergétique. Mais en matière de transport, le seul axe retenu par le Gouvernement est celui de la voiture électrique, avec notamment des primes à la casse pour celui qui fait l’achat d’un véhicule électrique et la construction d’un réseau de stations. Le transport ferroviaire, comme plus largement le transport public d’ailleurs, est pour ainsi dire en dehors du radar du gouvernement. Par son silence sur le sujet, la loi consacre en quelque sorte par le silence l’abandon du réseau ferré.

Plus tard encore, l’annonce de la libéralisation du transport par autocar, avec à l’appui des arguments dont le seul but est de donner satisfaction à la Fédération nationale des Transports de Voyageurs, l’organisation patronale des autocaristes. (...)

D’un point de vue plus matériel, des lignes ont fermé au trafic de voyageurs en 2014, ce qui laisse craindre une nouvelle vague de fermetures comparable à celle de la fin des années 60 (...)

Comme toute politique, cette politique génère son discours, qui glorifie l’autocar par rapport au train, en forme de resucée du discours des années 60 ; ou encore, sur le mode « l’autocar, c’est pour défendre la veuve et l’orphelin », ou, selon le Ministre Macron, « les pauvres » – l’histoire ne dit pas si le service de marketing d’idBus a apprécié.

Les pouvoirs publics camouflent par ce discours leur inaptitude à concevoir des dessertes ferroviaires de qualité, qui répondent aux besoins de la mobilité de la population. (...)

Si les citoyens de ce pays veulent un chemin de fer performant, ils devront imposer cette politique à leurs dirigeants…