
La ministre l’annonçait avec fierté dans son allocution de la nouvelle année : pour ce qui était du livre, la primeur serait cette année donnée aux bibliothèques, pour que ces établissements conservent toute leur place sur le territoire. Outre-Manche, les fermetures ne se comptent plus, tandis qu’Amazon met l’accent sur une offre de prêt solide depuis plusieurs années. Mais toujours rien n’est fait...
Le ministère de la Culture et de la Communication a bien compris que les bibliothèques devenaient un acquis social à défendre : face aux réductions des budgets des régions, et au désengagement de l’État, il n’est jamais superflu de rappeler le rôle de passeur culturel, ou simplement de lieu de vie, assumé par les établissements.
Par deux fois déjà, Aurélie Filippetti a souligné son attachement, et sa volonté d’aider les bibliothèques à devenir des « services publics numériques de proximité » : autrement dit, garantir l’intégrité des lieux, sans pour autant sacrifier à l’innovation. En effet, si les usages du numérique, notamment livresque, restent périphériques dans les établissements de prêt, c’est peut-être à cause de la difficulté d’accès à l’offre, quand elle existe.
En effet, les bibliothécaires n’ont pas été les derniers à se plaindre de la situation actuelle pour le prêt de livres numériques : une multiplication des portails, des applications, des droits d’utilisation, qui rendait le tout incroyablement compliqué, y compris pour l’usager. Face à cet état de fait, le ministère devrait pousser une « solution nationale », avec PNB, pour Prêt Numérique en Bibliothèque. Mais l’outil a déjà été critiqué par les bibliothécaires, qui jugent qu’il pourrait « brider l’innovation en France »...(...)