
Sur un mur d’Athènes, un graffiti récent en guise de vœux suffit à lui tout seul pour ainsi faire dans le meilleur syncrétisme… bien à la hauteur des circonstances : « Bonne chance ». En face, sur un mur un de nos animaux adespotes complète la scène par son regard, splendide étonnement. Avec la défaite de la vérité face au toc bancocrate depuis les élections de juin et le mémorandum III de cet automne – pour ne retenir que l’essentiel de l’événementialité 2012 – nos vœux de l’ancien temps ont été aussi décapités, ou au mieux, asséchés dans des bandelettes de tissu trempées dans de la résine du mémorandum III. Manifestement, notre corps social serait en voie de momification, de ce fait et déjà, le seul vœu ayant encore un sens devant l’étendue invisible du temps qui nous surpasse, c’est : liberté.
(...) Quand on a un vœu à se dire, on se le dit alors entre nous, la bouche pleine de sens : liberté. C’est à peu de choses près ce que suggère une autre affiche récente sur certains murs d’Athènes nous souhaitant « Bonne année 1967 », 1967 étant l’année de la précédente dictature, celle des Colonels. Ce qui implique de notre part, un certain sens de l’histoire et de compréhension des enjeux en cours. Le stalag grec sera rejoint par les autres baraquements de l’U.E., elle-même, pièce (con)jointe à l’univers concentrationnaire de la planète des funds… saisissants. Déjà, les citoyens allemands ont été prévenus par la chancelière Merkel : « l’environnement économique sera plus difficile en 2013 qu’en 2012, [appelant] à la patience et au courage ». Nous comprenons que même les métropolitains de l’U.E. ne seront pas épargnés, quant à nous, sujets des colonies du… tiers-sud, n’en parlons pas. (...)