
Les sirènes d’alerte aérienne ont retenti mercredi matin à Tel-Aviv après le lancement depuis le Liban d’un missile sol-sol, qui a été intercepté, a annoncé l’armée israélienne, au moment où la communauté internationale tente désespérément d’éviter un embrasement généralisé de la région. Suivez notre direct. (...)
Israël a mené des frappes aériennes sur le sud du Liban mercredi pour le troisième jour consécutif, selon l’agence de presse libanaise NNA.
Le Conseil du sécurité de l’ONU va se réunir d’urgence mercredi à propos de la situation au Liban.
Le Hezbollah a annoncé qu’un de ses responsables militaires, Ibrahim Kobeissi, avait été tué dans une frappe israélienne mardi sur la banlieue sud de Beyrouth.
Le gouvernement britannique va envoyer des militaires à Chypre pour préparer une possible évacuation de ses ressortissants du Liban.
Le nombre de Libanais déplacés approche le demi-million depuis le renforcement de la campagne de bombardements israéliens contre le Hezbollah, a indiqué mardi le ministre libanais des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib.
Le président Emmanuel Macron est attendu mercredi à l’Assemblée générale de l’ONU. (...)
Les États-Unis approuvent une vente de 720 missiles à l’Egypte
Les États-Unis ont approuvé mardi la vente pour 740 millions de dollars de missiles à l’Égypte, partenaire de plus en plus important, notamment pour la médiation sur la guerre à Gaza, malgré des inquiétudes sur le respect des droits dans le pays.
Le Pentagone a informé le Congrès qu’il avait approuvé la vente de 720 missiles Stinger qui "améliorera la sécurité d’un pays ami qui continue d’être une force importante pour la stabilité politique et la croissance économique au Moyen-Orient", est-il précisé dans un communiqué. Le Congrès pourrait tenter de bloquer cette vente mais il est rare que de telles procédures aboutissent.
Lire aussi :
– Ali Karaki et les chefs du Hezbollah dans le viseur israélien, une traque systématique
La frappe ciblée d’Israël visant, lundi, à éliminer le commandant du Hezbollah Ali Karaki est une nouvelle illustration de la stratégie de l’État hébreu, qui cherche à "décapiter" l’ensemble de la direction historique de la milice pro-iranienne. (...)
L’armée israélienne n’a commenté ni l’objectif de cette "frappe ciblée", ni son éventuel succès. Le Hezbollah a tenu à préciser qu’Ali Karaki avait non seulement échappé à l’attaque, mais qu’il avait pu depuis être conduit vers "un lieu plus sûr".
Commandant du front sud
Ali Karaki est souvent présenté dans les médias comme l’un des plus influents dirigeants du Hezbollah. Dans l’organigramme du Conseil du jihad – la plus importante instance militaire de cette milice – établi par l’armée israélienne, il apparaît à la tête du Commandement du Sud, sous les ordres directs de Hassan Nasrallah, leader de ce mouvement inscrit sur la liste des organisations terroristes aussi bien par l’Union européenne que par les États-Unis (...)
L’impact réel de cette chasse aux dirigeants historiques du Hezbollah ne pourra être évaluée qu’à l’aune de la riposte de la milice chiite, d’après les experts interrogés par France 24. Il y a donc un risque réel, à leurs yeux, d’une tentative de démonstration de force du Hezbollah afin de prouver que sa capacité à faire face à Israël n’a pas été (trop) entamée.
– (Mediapart)
Les habitants du sud du Liban fuient en masse l’offensive israélienne : « On ne sait même pas si nos proches sont en vie »
(...) Des milliers de personnes en provenance des régions bombardées du sud du Liban, proche de la frontière avec Israël, de la Bekaa et de la banlieue sud de la capitale s’entassent dans des écoles à Beyrouth. Tandis que l’État est aux abonnés absents. (...)
La campagne aérienne, qui a tué plus de 550 personnes, dont 50 enfants et 94 femmes, marque l’un des épisodes les plus sanglants pour le Liban depuis la fin de la guerre civile (1975-1990). L’armée israélienne affirme avoir ciblé plus de 1 600 positions du Hezbollah, un parti politique, et une puissante milice alliée au Hamas, avec laquelle Israël échange des tirs transfrontaliers depuis le 8 octobre 2023.
Zena Abdel Rahim explique que son fils handicapé faisait des crises de panique à cause du bruit des avions israéliens et du bourdonnement incessant des drones qui planent au-dessus de la banlieue sud de Beyrouth, une région où le Hezbollah est très influent. « Nous resterons ici jusqu’à ce que la situation se calme, mais nous sommes dans une incertitude totale. Les voisins nous ont dit que la situation n’était pas sûre pour le moment. » Quelques heures plus tard, la banlieue sud a de nouveau été la cible d’une attaque israélienne visant cette fois Mohammed Kobeissi, un commandant du Hezbollah, qui a tué plus de six personnes.
Nuit cauchemardesque
Israël a massivement intensifié ses attaques au Liban depuis la semaine dernière, après avoir fait du retour des résident·es du nord du pays, déplacé·es depuis près d’un an par le conflit avec le Hezbollah, l’un de ses nouveaux « buts de guerre ». « Nous continuerons à frapper le Hezbollah. Et je dis au peuple libanais : notre guerre n’est pas contre vous, notre guerre est contre le Hezbollah », a déclaré Benyamin Nétanyahou, le premier ministre israélien, dans une vidéo diffusée par son bureau mardi.
La Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), une mission de maintien de la paix, a souligné dans un communiqué publié lundi, au ton inhabituellement critique, sa « grave préoccupation pour la sécurité des civils dans le sud du Liban ». Les attaques contre les civils sont « non seulement des violations du droit international, mais peuvent également constituer des crimes de guerre », affirme le communiqué. (...)
L’État libanais, en faillite et confronté à une grave crise économique depuis plusieurs années, est aux abonnés absents. (...)
Indifférence internationale
Comme eux, des milliers de déplacé·es du Sud ont vécu une nuit d’angoisse en tentant de fuir les bombardements israéliens. Lundi matin, l’armée israélienne avait averti les Libanais·es de s’éloigner des zones proches d’infrastructures du parti chiite. La société de télécommunications libanaise Ogero a déclaré que plus de 80 000 appels automatisés demandant aux habitant·es d’évacuer leur quartier avaient été détectés sur le réseau.
Peu après, Israël lançait son opération de grande envergure au Liban, baptisée les « Flèches du Nord ». (...)
« Le peuple libanais, le peuple israélien et les peuples du monde ne peuvent se permettre que le Liban devienne un autre Gaza », a asséné avec force le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, à l’Assemblée générale qui se déroule à New York. Mais au Liban, rares sont celles et ceux qui ont encore foi dans les efforts diplomatiques occidentaux.
« On compte plus de 500 morts et plusieurs milliers de blessés. Dans n’importe quel pays, on aurait vu un déferlement de solidarité de la communauté internationale. Mais la région est entrée dans un cycle de violences tellement barbare que les bombardements israéliens au Liban apparaissent secondaires ou comme la succession logique des choses », déclare Michel Helou, secrétaire général du Bloc national, un parti politique libanais. « Cela montre aussi, selon lui, la faiblesse de la pression diplomatique occidentale, quasi absente depuis presque un an. Un silence scandaleux, au vu de cette escalade unilatérale menée par Israël. »