Accueil > Les galères (inegalités-exil) > Exil, immigration et lois : la place de l’autre > actions-Exil, immigration et lois > Aide aux migrants : un militant relaxé en appel à Grenoble
le Monde
Aide aux migrants : un militant relaxé en appel à Grenoble
vendredi 22 novembre 2019
Les images d’une équipe de télévision, visionnées à l’audience, contredisent la version policière. En première instance, Pierre Mumber avait été condamné à trois mois avec sursis.
Un accompagnateur en montagne des Hautes-Alpes qui avait porté assistance à des migrants à l’hiver 2018 lors d’une maraude près de la frontière italienne a été relaxé, jeudi 21 novembre, par la cour d’appel de Grenoble (Isère). (...)
« Les mentions des procès-verbaux apparaissent au vu des images visionnées particulièrement dénuées de véracité », a estimé la juridiction, allant à l’encontre de l’interprétation de l’avocat général qui avait requis la confirmation de la peine de ce gérant de gîte, au casier judiciaire vierge.
De plus, ajoute-t-elle, « aucun élément ne permet de forger la conviction que Pierre Mumber est intervenu directement pour empêcher les policiers d’appréhender les étrangers en situation irrégulière, ces difficultés d’interpellation tenant manifestement plus aux moyens en présence qu’à l’obstruction alléguée ».
Enfin, sur les éléments de téléphonie, sur lesquels l’avocat général s’était appuyé pour prouver le passage de la frontière du maraudeur même s’il a été expliqué que les portables bornent aussi bien en Italie qu’en France dans cette zone frontière, la cour a tranché : « rien ne permet de démontrer que Pierre Mumber a accompagné [les migrants] lorsqu’ils ont franchi la frontière. » (...)
Joint par l’AFP, M. Mumber a fait part de son « soulagement ». « C’était tellement incohérent ! C’est difficile de se sentir incriminé sur des faits faux », a ajouté ce militant aux multiples engagements à Briançon que ce soit auprès de sans domicile fixe, de personnes handicapées ou d’exilés, depuis qu’ils ont commencé à franchir massivement les Alpes par le col de Montgenèvre.
« Je garde une sorte d’incompréhension et un peu de dégoût par rapport au fait que des policiers se permettent de provoquer ce genre de situation (…) alors que les maraudeurs apportent juste une aide humanitaire qui n’a rien d’illégal. »
« On fabrique de l’illégalité, mais elle n’est pas de notre côté », a-t-il souligné. (...)
Voir en ligne : lire le texte intégral de l’article