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Lettre de félicitations aux docteur·e·s de l’université Paris 1 - Les Doctorant·e·s mobilisé·e·s pour l’Université
samedi 8 février 2020
Nous, doctorant·e·s mobilisé·e·s, vacataires précaires, contractuel·le·s ou non financé·e·s, nous souhaitons féliciter aujourd’hui nos camarades désormais docteurs ici rassemblé·e·s.
Félicitations ! Vous avez survécu aux classes surchargées, aux locaux et matériels dégradés qui reflètent les politiques d’austérité à l’université. Vous avez survécu aux vacations non mensualisées, aux heures de cours sous-payées, voire non-payées, et aux surveillances de partiels gracieusement offertes à l’université. Vous avez survécu à la précarité que connaissent les doctorant·e·s, obligé·e·s d’avoir recours aux indemnisations chômage, aux CDD comme surveillant·e·s, bibliothécaires, serveur·euse·s, caissier·ère·s pour vivre et pour continuer à mener toutes les activités de recherche permettant de rester dans la compétition (ou de croire que nous y restons). Vous avez survécu et vous êtes désormais prêt·e·s à exercer.
Mais nos métiers sont en grand danger ! Du fait de mutualisations incessantes de postes, du fait d’une précarisation des emplois arrimés à des projets et des contrats de court terme, du fait de l’augmentation programmée des frais d’inscriptions à l’université ; nos conditions de travail et d’études sont directement touchées au quotidien et seront encore plus détériorées dans le contexte de précarisation et de concurrence accrues que nous promettent M. Macron et Mme Vidal avec la LPPR et la réforme des retraites.
Mais nous, c’est autre chose que nous vous souhaitons. Nous vous souhaitons l’autonomie de la recherche et de l’enseignement publics, garantis par un emploi stabilisé grâce au statut de fonctionnaire et dont le contenu se décide de manière collégiale en dehors des intérêts du monde de l’entreprise.
Nous vous souhaitons une création massive de postes pérennes et de bonnes conditions de travail pour toutes et tous les précaires de l’enseignement et de la recherche, les travailleurs BIATSS et d’échapper au recours massif aux sociétés de sous-traitance dans l’université créant des situation de précarité toujours plus grandes.
Nous vous souhaitons que la mise en place d’un revenu étudiant permette à toutes et chacun de participer à la production et à la diffusion collective des savoirs. Nous vous souhaitons que disparaisse le système ”inégalitaire et darwinien” sur lequel repose l’université et que la Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche nous promet d’aggraver.
Nous vous souhaitons une université libre et émancipatrice, pour son personnel comme pour ses usager·ère·s.
Nous vous souhaitons une retraite digne, la survie des services publics et le maintien de nos acquis sociaux.
Nous vous souhaitons enfin de participer et de continuer la résistance aux côtés des travailleuses et travailleurs en lutte dans les transports, les hôpitaux, les tribunaux, l’énergie, les écoles, les collèges et les lycées et tant d’autres secteurs encore du public comme du privé.
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