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observatoire du nucléaire
Durée de vie des centrales en France et projets d’EDF en Grande-Bretagne : autopsie d’un double enfumage médiatique
Analyse-décryptage du 14 octobre 2013
Article mis en ligne le 15 octobre 2013

Deux prétendues "informations" ont été diffusées ce week-end et reprises dans un bel ensemble par la plupart des médias français. En réalité, il s’agit de purs effets d’annonce qui ne résistent que quelques instants à l’étude des données réelles.

Ainsi, loins d’avoir franchi une "étape décisive", les projets d’EDF de construction de centrales nucléaires en Grande-Bretagne viennent au contraire de subir une lourde déconvenue qui les condamne probablement à ne jamais voir le jour.

De même, l’annonce de la prolongation de 40 à 50 ans de la durée de vie des réacteurs nucléaires français relève de la pure fiction, tant sur le plan administratif que matériel.

C’est l’AFP qui lancé les grandes manoeuvres samedi 12 octobre à 11h31 avec une dépêche titrée "Grande-Bretagne/Nucléaire : EDF et le gouvernement proches d’un accord" (cf http://bit.ly/1awXuom ), se basant sur une simple rumeur transformée en "information" par le Wall Street Journal. Voilà qui suffit à faire un bel effet d’annonce repris un peu partout dans les médias français, certains allant pratiquement jusqu’à laisser croire au début des travaux (cf http://bit.ly/1akiz40 ).

Pour mémoire, EDF et le gouvernement de Grande-Bretagne sont "proches d’un accord". depuis des années (cf http://observ.nucleaire.free.fr/edf-desinf-GB.htm ). Mais le plus important, que les médias français "oublient" totalement de signaler, est encore ailleurs : quand bien même ce fameux accord serait enfin mis au point et signé par les deux parties, on serait toujours très loin de le voir mis en ouvre.

Au contraire, le 8 octobre, une information (vraie celle-là) et cruciale est venue porter un coup pratiquement mortel aux projets nucléaires d’EDF en Grande-Bretagne. Hélas pour les citoyens français, l’AFP ne lit que le Wall Street Journal et pas le Financial Times (cf http://on.ft.com/1bR7YnP et ci-dessous).

Si c’était le cas, l’Agence France "Presque" aurait découvert que les dirigeants pronucléaires de divers pays européens, emmenés bien entendu par les Français et les Britannique, ont subi un revers décisif. Sous prétexte que l’industrie nucléaire émet relativement peu de co2 (il est vrai qu’elle se "contente" de rejets radioactifs et de déchets nucléaires), ils espéraient amener la Commission européenne à évaluer les aides publiques au nucléaire avec les mêmes critères que pour celles attribuées aux énergies renouvelables.

Or, grâce à l’Allemagne, appuyée par divers pays opposés au nucléaire comme l’Autriche, cette offensive a été repoussée. Conséquence directe : le fameux accord EDF/Londres, s’il voit vraiment le jour (*), sera évalué par la Commission européenne avec les critères actuels et, nous l’avons déjà annoncé à de nombreuses reprises (cf http://observ.nucleaire.free.fr/revue-presse-hebdo.htm ), il est quasiment certain qu’il sera annulé par Bruxelles.

En effet, la production d’électricité par des centrales nucléaires est une activité tellement déficitaire qu’elle nécessite de lourdes subventions publiques, inconciliables avec les règles européennes de la fameuse "concurrence libre et non faussée" qui, pour une fois, devrait avoir un effet positif. (...)