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Mediapart
Tags, affiches, stickers… L’extrême droite à l’assaut de l’espace public
#extremedroite #RN #Reconquête
Article mis en ligne le 10 mars 2024
dernière modification le 8 mars 2024

Des partis politiques aux groupuscules violents, l’extrême droite se réapproprie les murs des métropoles et plus encore des territoires ruraux. Les actions visuelles se sont multipliées ces dernières années.

Le Rassemblement national (RN) a profité de son premier meeting de campagne à Marseille (Bouches-du-Rhône) pour dévoiler son affiche de campagne : une photo de Jordan Bardella tout sourire, chemise blanche ouverte, qui fleurira bientôt sur les panneaux d’affichage de nombreuses communes françaises. Depuis des années, le parti d’extrême droite développe sa présence dans l’espace public, à grand renfort de campagnes de collages, particulièrement dans les départements ruraux, où il réalise de bons scores. (...)

Il utilise des images de plus en plus lisses, qui servent son objectif de « dédiabolisation », comme cette affiche pour la présidentielle de 2022, présentant Marine Le Pen en « femme d’État ». (...)

Chez Reconquête, on revendique aussi un maillage territorial permettant une forte présence visuelle. « On a beaucoup de gens très mobilisés et mobilisables, dans tous les départements, et ils sont bien structurés », affirme un dirigeant du parti d’Éric Zemmour. (...)

L’influence des stratégies identitaires
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Ces dernières années, les murs des villes françaises ont également vu fleurir les autocollants, affiches et tags d’une myriade de groupuscules d’extrême droite, qui revendiquent une réappropriation de l’espace public dans la lignée de la mouvance identitaire – et ce, même si leurs militant·es sont parfois issu·es d’autres courants de l’extrême droite, royalistes ou nationalistes-révolutionnaires. (...)

Dans d’autres communes françaises, où l’implantation de ces groupuscules est plus éparse, on trouve des traces de leur présence sur les murs, près des bars qu’ils fréquentent ou des universités. D’autres militant·es n’hésitent pas à aller taguer des statues, des monuments, des permanences de partis politiques ou des locaux associatifs, à l’image des dégradations commises sur celui du Planning familial de Bordeaux (Gironde) en 2023. (...)

Des campagnes d’affichage aux simples graffitis, des slogans politiques aux inscriptions racistes ou homophobes, des flammes du RN aux croix gammées ou celtiques, l’espace public est de plus en plus saturé par les identités visuelles des extrêmes droites. (...)

Face à cette offensive, les élus locaux se retrouvent souvent désemparés, entre la volonté de lutter contre ces affichages et la crainte d’une mise en lumière plus grande encore de ces opérations militantes. (...)